Véritable alliée des beaux jours, la tomate fait sa star sur la table des Français. Tout comme la fraise, la saison des tomates commence en ce mois de mai. Pourtant, certaines variétés comme la tomate cœur de bœuf ne sont souvent en magasin que des contrefaçons. Elles sont en effet le résultat d’un croisement industriel sans goût ni saveur.
Malgré cette période de grande production, certaines variétés considérées comme authentiques et goûteuses sont loin de l’être. L’été dernier, une enquête réalisée par l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV) réclamait une explication à leur sujet.
Une véritable bataille commerciale
Second produit le plus apprécié après la pomme de terre, la tomate est devenue l’enjeu d’une lutte commerciale acharnée. En effet, elle possède tous les critères marketing nécessaires, dont une demande des consommateurs en hausse et des investissements financiers avantageux. Chaque Français consommant en moyenne 14 kg de tomates par an, ce produit représente entre 6 et 10 % des ventes de primeurs chez les distributeurs. Afin de répondre à cette demande perpétuelle, les commerçants sont obligés de se ravitailler au Maroc avec des variétés de tomates créées pour supporter une conservation de longue durée.
Les variétés qui marchent le mieux
Avec les Pays de la Loire, la Bretagne fournit actuellement environ la moitié de la production française. La tomate grappe, avec ses fruits en robe rouge reliés par une tige et son parfum enivrant, a depuis longtemps obtenu les faveurs de la clientèle. Pourtant, à cause de son goût assez fade, elle a été détrônée par la tomate cerise. Cette variété est souvent présente lors de l’apéro, pour une utilisation nomade ou un régime diététique.
La contrefaçon continue
“Les tomates d’autrefois sont toujours les meilleures”, ce commentaire souvent évoqué par les consommateurs a été repris par les experts en marketing. Ainsi, après quelques modifications, ils n’ont pas hésité à remettre des variétés de tomates "anciennes" sur le marché. Des croisements de tomates à aspect cœur de bœuf sont alors apparus en quantité industrielle. Un véritable succès ! Le seul inconvénient réside dans le goût. Alain Cohen, grossiste en fruits et légumes à Rungis, confirme que ces produits sont insipides, creux et farineux tandis que les vraies tomates d’antan sont molles et savoureuses. L’inconvénient de ces dernières est que leur faible durée de conservation les rend difficiles à commercialiser toute l’année en grande surface. La DGCCRF invite cependant les commerçants à attribuer l’appellation cœur de bœuf aux variétés rares et authentiques et non aux nombreux croisements qui n’ont plus grand-chose à voir avec leur origine. Pourtant, le problème est loin d’être résolu, car d’autres variétés de tomates comme la tomate ananas, la noire de Crimée ou la green de zebra sont toujours sujettes à la supercherie.
Sources : challenges, leparisien