La pêche du lieu à la traîne : l’objectif
Le but de cette technique est de capturer le lieu jaune (Pollachius pollachius), l'un des plus beaux poissons de nos côtes. Cette espèce vit souvent près du fond, dans les obstacles. Il faudra donc aller le chercher près de son repère rocheux. Notons que le lieu jaune peut atteindre de belles tailles. La traîne permet ainsi de traquer de beaux spécimens, souvent entre 5 et 7 kilos.
La pêche du lieu à la traîne : le principe
Pour attraper un lieu à la traîne, il faudra traîner près du fond. C'est la condition sine qua non du succès. Le lieu rechigne à monter vers la surface, c'est au pêcheur de plomber sa ligne pour aller chercher le poisson au plus près des rochers. Pour ce faire, on traînera à vitesse lente, 2 ou 3 noeuds. Notons que le lieu est surtout un poisson d'hiver. Il se rapproche des côtes en février et mars mais tend à s'en éloigner à la belle saison. On ira donc le chercher sur les zones rocheuses, à la fin de l'hiver et au début du printemps.
Le montage pour le lieu
C'est une pêche rustique qui se pratique sans canne. On utilise une grosse bobine de nylon 120 centièmes pour le corps de ligne. On place un triangle de traîne, un ustensile vendu dans le commerce, sur le corps de ligne. On place sur le triangle de traîne un mètre de nylon 70 centièmes portant le plomb. Notons que par des fonds de plus de 20 mètres et des forts courants, il faut un plomb de 2 kilos ! Ces plombs en forme de poire sont également disponibles chez les détaillants. Enfin, on place un long bas de ligne, mesurant une quinzaine de brasses, sur le triangle de traîne. Au bout de ce bas de ligne, on positionne un anguillon en caoutchouc. Ce leurre est un classique. Il nage à merveille près du fond.
La technique de la pêche du lieu à la traîne
Il est possible de pêcher seul, mais il est plus facile d'être deux : une personne qui pilote et une autre qui pêche. Le bateau avance à vitesse constante au-dessus des postes. Le pêcheur lance le leurre à l'eau, laisse partir tout le bas de ligne au fur et à mesure que le bateau avance. Puis, il jette le plomb et garde contact en tenant le corps de ligne à la main. Le pêcheur doit pouvoir sentir un « toc » caractéristique quand il rend la main. Cela veut dire que le plomb est assez lourd et touche le fond lors des relâchés.
A la touche, la ligne devient lourde. Le pêcheur remonte alors son poisson de façon continue, sans à-coups. Le lieu est embarqué dans le même mouvement pour un petit spécimen, mais il est préférable d'utiliser une épuisette à grosses mailles pour un gros lieu. Une fois le poisson décroché, le bateau repasse sur le poste et la pêche reprend.
De gros spécimens de lieus
N'oubliez pas que l'on peut prendre de très gros lieus ainsi. Il faut parfois donner du fil lors du combat, sous peine de voir le poisson décrocher. Le bateau ne ralentit pas durant le combat, cela pourrait entraîner un mou de la ligne et un décrochage. Cela pourrait aussi faire descendre le plomb qui s'ancrerait dans les rochers.
Tout se fait avec le mouvement du bateau. Pour la mise à l'épuisette, on peut légèrement décélérer, mais pas trop. On attend que le poisson fasse la planche. On place l'épuisette à grosses mailles derrière le lieu et on le laisse glisser à l'intérieur en rendant la main.