Sardines, harengs, aloses et autres clupéidés

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Les sardines, parmi les plus connus des poissons de a famille des clupéidés
Les sardines, parmi les plus connus des poissons de a famille des clupéidés
Hareng, sardine, sprat ou encore alose, tout le monde a entendu parler de ces espèces de Clupéidés, mais bien peu savent les reconnaître à coup sûr. Voici les clés de leur identification.

Des espèces très ressemblantes

Les Clupéidés sont des poissons très connus mais les différentes espèces de la famille sont si ressemblantes que la distinction est souvent ardue. Comment différencier un sprat d'une petite sardine ou d'une petite allache ? Comment faire la différence entre un juvénile de hareng et une juvénile d'alose ou encore identifier une grande alose et une alose feinte ? Une présentation de la famille et de ses espèces françaises s'impose pour mettre fin à ces interrogations.
L'alose commune, une des 181 espèces de la famille des clupéidés
L'alose commune, une des 181 espèces de la famille des clupéidés
Un groupe très ancien
Les Clupéidés appartiennent à l'ordre des Clupéiformes, un groupe poissons très anciens contenant de nombreuses formes fossiles.
Les Clupéiformes existent depuis plus de 120 millions d'années et les espèces actuelles ont conservé de nombreux caractères primitifs. Parmi ces caractères, on peut citer l'absence d'épines, la présence d'une seule nageoire dorsale, la position abdominale des nageoires pelviennes et les écailles de type cycloïdes.
Ils possèdent cependant des caractères évolués qui caractérisent le groupe, le plus facilement remarquable étant la carène ventrale formée par des écussons. La présence de cette structure anatomique particulière chez l'ensemble des Clupéiformes prouve que tous ces animaux descendent d'un même ancêtre chez qui la carène ventrale est apparue pour la première fois. L'ancêtre a légué cette structure à l'ensemble de sa descendance.
La famille des Clupéidés est assez grande, elle présente 181 espèces contenues dans 56 genres et réparties dans le monde entier.
C'est par milliards que les sardines sont pêchées chaque année
C'est par milliards que les sardines sont pêchées chaque année
Des petits poissons vivant en bancs
D'un point de vue biologique, les Clupéidés sont des poissons vivant en banc et mangeant des petits animaux, essentiellement des crustacés planctoniques. La plupart des Clupéidés sont marins mais il existe une cinquantaine d'espèces vivant dans des milieux dulçaquicoles ou saumâtres.
Ce ne sont pas des grands animaux, les plus grandes espèces ne mesurant que 80 centimètres (aloses) et la majorité étant en dessous de 25 centimètres (sardines). Ces petits poissons sont des poissons fourrages c'est-à-dire fortement consommés par les espèces prédatrices et c'est à juste titre que les pêcheurs les utilisent comme esches.

Six espèces communes sur nos côtes

En France, il existe 6 espèces de Clupéidés : le hareng (Clupea harengus), la grande alose (Alosa alosa), l'alose feinte (Alosa fallax), la sardine (Sardina pilchardus), l'allache (Sardinella aurita) et le sprat (Sprattus sprattus).
Notons également la présence de l'anchois, engraulis encrasicolus, un membre de la famille des Engraulidés, étroitement apparentée aux Clupéidés.
Hareng
Hareng
Le hareng (Clupea harengus)
Le hareng a une morphologie très simple, un peu comme celle d'un poisson dessiné par un enfant. Pour le reconnaître, il faut remarquer quelques caractères anatomiques : le prognathisme (la mâchoire inférieure dépasse l'extrémité de la mâchoire inférieure), le maxillaire développé, la carène ventrale assez peu visible en comparaison des autres Clupéidés français, l'opercule lisse et l'écaillure plus serrée et résistante que celle de la sardine et du sprat. La robe est brillante et unie, elle ne possède pas les taches observables chez les aloses. Le hareng peut atteindre une taille de 40 centimètres et se rencontre depuis le Nord de la France jusqu'au Golfe de Gascogne.
Grande alose et alose feinte
Grande alose et alose feinte
La grande alose (Alosa alosa)
La grande alose peut atteindre 80 centimètres et fait figure de géant face aux autres Clupéidés. C'est le seul Clupéidé français pouvant atteindre cette taille et l'identification des grands spécimens est donc aisée. Pour les plus petits, il faut considérer d'autres particularités. Par exemples, les aloses (la grande et la feinte) présentent une échancrure médiane à l'extrémité du museau, bien visible de face et de-dessus, et leur opercule est strié. Enfin, la grande alose possède une tache noire caractéristique en arrière de l'opercule qui permet aisément de la différencier de son plus proche parent, l'alose feinte, qui présente une série de taches noires en arrière de l'opercule. La grande alose est présente sur tout le littoral français.
L'alose feinte (Alosa fallax)
L'alose feinte n'atteint pas la taille de la grande alose mais peut tout de même mesurer 60 centimètres. Comme la grande alose, c'est un poisson migrateur qui pénètre en eau douce pour la reproduction, mais elle ne remonte pas les fleuves aussi profondément. L'alose feinte se rencontre également sur tout le littoral français.
L'échancrure médiane du museau permet de la différencier des harengs, sprats, sardines et allaches. La série de taches noires en arrière de l'opercule permet d'être sûr qu'il ne s'agit pas d'une grande alose, cette dernière ne présentant qu'une seule tache.
Sardine
Sardine
La sardine (Sardina pilchardus)
La sardine peut atteindre 25 centimètres mais il est rare de la rencontrer à cette taille, 10 à 15 centimètres étant une taille beaucoup plus courante. La sardine se reconnaît à son opercule strié, sa robe brillante, ses écailles assez grosses mais très facilement détachable du corps, son corps assez mou. La carène ventrale est bien visible et les deux derniers rayons de la nageoire anale sont plus allongés que les précédents.
La sardine est présente sur tout le littoral français.
Allache, sardinelle ou yaboy
Allache, sardinelle ou yaboy
L'allache (Sardinella aurita)
L'allache ressemble fortement à une sardine et présente également une robe brillante, des écailles facilement détachables et des rayons postérieurs de l'anale allongés. Heureusement, une tache noire sur la partie postérieure de l'opercule permet de la différencier de tous les autres Clupéidés. L'allache n'est présente qu'en Méditerranée.

Allache, sardinelle ou yaboy
Sprat
Sprat
Le sprat (Sprattus sprattus)
Ce tout petit poison (il ne dépasse pas 16 centimètres) est un des mets favoris des maquereaux, bars et chinchards de nos côtes qui le poursuivent sans répit. On peut éventuellement confondre le sprat avec un juvénile de hareng, une petite sardine et une allache. Pour ne pas se tromper, remarquons que le corps de sprat est plus allongé que celui du hareng et que sa nageoire dorsale est en position plus reculée. Il est également impossible de le confondre avec une sardine ou une allache car son opercule n'est pas strié et ses rayons postérieurs de la nageoire anale ne sont pas allongés.

Avec un peu d'entraînement, il est très facile de mémoriser toutes ces différences anatomiques qui sont indispensables à la bonne reconnaissance des espèces de Clupéidés. Une fois que l'oeil sera suffisamment exercé, il y a fort à parier que vous n'aurez même plus besoin de vérifier ces caractères car vous serez familier à l'allure générale de ces poissons. Mais, avant d'en arriver là, l'assurance d'une bonne identification passe par l'apprentissage des caractères anatomiques.

Les anchois, de proches parents des Clupéidés

Anchois
Anchois
Les anchois appartiennent à la famille des Engraulidés, un groupe proche des Clupéidés et contenu dans le même ordre, les Clupéiformes. Tous les anchois présentent un système de suspension des mâchoires incliné vers l'arrière, ce qui fait que leur ouverture buccale est très grande. Cette bouche pouvant s'ouvrir largement permet à l'anchois de consommer les proies planctoniques, essentiellement des petits crustacés. Les anchois avancent dans les bancs de plancton, la bouche grande-ouverte, pour avaler en quantité les petites proies. L'eau est évacuée par les branchies qui la filtrent et retiennent les précieux crustacés planctoniques. L'anchois atteint une taille maximale de 20 centimètres mais se rencontre plus fréquemment autour de 10 centimètres. L'espèce française se nomme engraulis encrasicolus et est présente sur tout le littoral.

Article réalisé par Arnaud Filleul et Jean-Pierre Fleury.

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Mots clés :poissons