Se ronger les ongles : une habitude sans danger
Rassurez-vous, l'onychophagie (le fait d'avaler ses ongles) ne présente aucun risque. L'ingestion occasionnelle de kératine, principal composant de l'ongle, est sans danger. Et les enfants qui se rongent les ongles n'ont pas plus d'infections microbiennes que les autres.
Cette habitude somme toute plutôt banale ne doit en aucun cas vous alarmer. Seuls les comportements plus extrêmes sont préoccupants, lorsqu'un enfant se ronge les ongles jusqu'à se faire mal, saigne à force de tirer sur les petites peaux mortes et va jusqu'à s'arracher les ongles des pieds. On parle alors de gestes auto-vulnérants. Ils concernent une toute petite minorité mais peuvent être révélateurs d'une vraie souffrance qu'une visite chez un pédopsychiatre permettra d'identifier.
Un nouveau cap à passer
Beaucoup d'enfants commencent à se ronger les ongles vers 6-7 ans, à l'entrée en primaire. En maternelle, c'est le principe de plaisir qui prédomine dans les activités. Mais à la grande école, ils se trouvent confrontés à de nouvelles exigences. L'autonomie de plus en plus grande qu'on leur accorde, la notion de responsabilité qu'on leur inculque, la peur de l'échec créent chez eux une anxiété tout à fait légitime.
Se ronger les ongles est alors un moyen comme un autre pour apaiser son stress. Installée à l'occasion d'un pic d'anxiété, cette habitude peut resurgir ponctuellement, à chaque nouvelle petite angoisse. Mais elle peut aussi devenir un véritable automatisme. Alors qu'il n'y a plus l'ombre d'un stress, les enfants gardent simplement le plaisir de cette gestuelle particulière.
Pour aider votre enfant
Achetez un vernis spécifique vendu en pharmacie : son amertume motive les enfants qui se sentent prêts. Pour les autres, inutile de faire du forcing.
Avec son accord, signalez-lui quand il porte les doigts à la bouche, puisque souvent il ne s'en rend pas compte.
Proposez-lui d'adopter une gestuelle de substitution, pianoter avec ses doigts ou jouer avec un stylo par exemple.
Discutez avec lui. Pour apaiser ses craintes, expliquez-lui qu'elles sont tout à fait normales, que vous aussi éprouviez ce genre de choses quand vous aviez son âge, comme certainement la plupart de ses copains. De toute manière, l'anxiété est inscrite dans le développement normal d'un enfant. Ce qui compte, c'est qu'il puisse l'exprimer et qu'elle ne le paralyse pas.
Essayez éventuellement l'homéopathie pour traiter les anxiétés.