La mémoire diminue avec l'âge
Vrai et Faux. Les déficits mnésiques ne sont pas nécessairement liés à l'âge même s'il existe des modifications des capacités liées au vieillissement normal. Si l'on entend souvent les retraités se plaindre de leur mémoire (« elle n'est plus ce qu'elle était ! »), c'est plus en raison d'idées reçues, et la crainte de la maladie d'Alzheimer, que d'une véritable pathologie. Le cerveau se muscle à tout âge pour maintenir à un niveau élevé ses performances.
Les études sur la mémoire des personnes âgées, pour la plupart effectuées de façon transversale (comparaison de sujets âgés et de sujets plus jeunes sur certaines tâches), ne sont pas fiables. Ne sont pas pris en compte, entre autres, les différences d'éducation et de milieu. Autre constat : la peur de se tromper et du manque de confiance des personnes âgées limitent leurs réponses et donc faussent les résultats ; en plus, ces études n'analysent pas toutes les sortes de mémoire : elles se concentrent plus sur la mémoire pour le contenu d'une liste, une des composantes de la mémoire épisodique la moins utilisée au quotidien par les retraités. Quant aux études longitudinales, plus exhaustives dans leur analyse, elles n'établissent pas toutes une corrélation entre âge et mémoire. Pourtant, 70% des + de 70 ans se plaignent de troubles de la mémoire. Réalité, impression, peur ?
Ce qui est certain, c'est que la mémoire a besoin d'être exercée pour fonctionner à plein régime, à tout âge et particulièrement après 60 ans. La retraite ne doit pas être synonyme de l'arrêt des activités cérébrales et sportives, de la diminution des liens sociaux... Bien au contraire, c'est le moment de profiter de cette toute nouvelle liberté pour apprendre, pratiquer une nouvelle activité culturelle, se faire de nouveaux amis... A l'inverse, la solitude, la dépression, une mauvaise qualité de vie, un travail non stimulant, les médicaments... influent sur le vieillissement cognitif prématuré et la mémoire.
Les aliments gras sont mauvais pour la mémoire
Oui et non. Composé à près de 60% de graisses, notre cerveau et donc notre mémoire a besoin de bon 'carburant' pour fonctionner correctement. Il existe deux sortes de graisses, les bonnes et les mauvaises.
Les mauvaises graisses, celles qui nuisent à nos fonctions cérébrales, sont celles contenues dans l'alimentation de type fast-food. Riches en graisses saturées ou transformées, les hamburgers, pizzas, croque-monsieur, frites et autres incontournables de la restauration rapide sont néfastes pour les molécules liées à l'apprentissage et à la mémoire. Leur consommation doit être limitée. On les trouve principalement dans les produits d'origine animale (viande rouge, fromage, beurre, lait entier...), les plats cuisinés tout prêts, les viennoiseries, les pâtisseries... En plus d'être mauvais pour le cerveau, ces lipides favorisent l'endormissement, la prise de poids, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, certains cancers... Leur ingestion doit être limitée à 10% de notre total de calories.
Les bons lipides sont les graisses insaturées et doivent représenter la majorité de notre apport quotidien, soit environ 35% du total calorique ; ils se composent d'acides gras mono-insaturés (oméga 9) et d'acides gras essentiels polyinsaturés (oméga 3 et 6). Non fabriqués par le corps humain, les oméga 3 et 6 doivent être apportés quotidiennement par l'alimentation de manière équilibrée (1 oméga 3 pour 4 oméga 6). Trop riche en oméga-6 (volailles d'élevage en batterie, produits gras transformés, huiles de maïs, de pépins de raisins, de soja, de tournesol...) notre alimentation est déséquilibrée avec un ratio courant de 1(oméga 3) pour 20 (oméga 6).
Pour éviter les maladies liées à ce déséquilibre (problèmes inflammatoires, infarctus, cancer...), il faut consommer plus d'aliments riches en oméga-3 : graines (chanvre, chia, citrouille), huiles (bourrache, chanvre, citrouille, colza, lin, noix, onagre, poisson...), poissons gras (hareng, maquereau, sardines, saumon thon, truite, foie de morue...), fruits à coques (amandes, noix, noisettes, pistaches...), spiruline, viande provenant d'animaux élevés en plein air...
Bien dormir est important pour la mémoire
Vrai. Constitué de 4 à 6 cycles d'une durée d'environ 90 minutes, le sommeil est essentiel au bon fonctionnement de notre mémoire. Des études récentes montrent que les connaissances acquises dans la journée sont réactivées en partie lors de la phase de sommeil paradoxal.
Temps privilégié des rêves, cette phase d'intense activité cérébrale (15 à 20 minutes) qui intervient après le sommeil lent, serait essentielle pour l'augmentation de nos capacités de mémorisation ainsi que de l'organisation de nouvelles notions.
Le neurobiologiste spécialiste de la mémoire Robert Jaffard nous apprend que chaque phase des différents cycles du sommeil est importante pour la mémoire. Les connaissances et les souvenirs (mémoire déclarative) sont triés, conservés et ajoutés aux mémoires préexistantes ou éliminées car jugées inutiles lors du sommeil profond. Les capacités motrices et perceptives, enrichies lors du sommeil paradoxal (mémoire procédurale), équivaudraient selon lui à une séance d'entraînement !
Le stress peut faire perdre la mémoire
Vrai. Une situation de stress peut provoquer, chez certaines personnes, des trous de mémoire plus ou moins sévères. Selon l'importance du stress ressenti face aux agents stresseurs d'origine physique ou psychologique, peuvent être affectées aussi bien la mémoire à court terme (ou mémoire de travail) que la mémoire à long terme.
Comment cela fonctionne t-il ? Les stresseurs, en provoquant la sécrétion d'hormones du stress, bloquent le processus de mémorisation. Relatifs (dépendant des individus) ou absolus (universels) selon les chercheurs, ils peuvent s'intercaler aussi bien entre les phases d'encodage et de consolidation, que celles de consolidation et de remémoration. Autres effets négatifs du stress : accélération des battements du cœur et de la tension artérielle, sentiment de malaise, sueur, difficulté à respirer, évanouissement...
Le stress, lorsqu'il devient invalidant, conduit à des troubles chroniques (insomnies, colopathie fonctionnelle, burn-out...) ; il est important de trouver, parmi la multitude de solutions existantes, celle qui vous convient le mieux : hypnose ériksonienne, Emotional Freedom Technique, Rapid Eyes Movement, yoga, relaxation, sport, méditation, imagerie mentale, musicothérapie, ronron thérapie, rigologie, sophrologie, PNL, cohérence cardiaque, malaxothérapie, MBSR...
Le chocolat est bon pour la mémoire
Oui et non. Si de récentes études ont montré un possible lien entre la consommation de chocolat et l'augmentation des performances cognitives, elles nécessitent des recherches approfondies. Selon les chercheurs des universités de Columbia et New-York, cet effet positif serait dû aux flavanols présents en grande quantité dans le chocolat ; ces molécules de la famille des flavonoïdes, au fort pouvoir anti-oxydant, agissent comme protecteurs des neurones du cerveau contre le vieillissement. La théobromine et la caféine pourraient être également à l'origine de l'amélioration des mémoires à court terme et visuo-spatiale.
On savait déjà que la consommation de chocolat noir (70% minimum de cacao) contribuait à réduire les risques d'accidents cardio-vasculaires. Les prochaines études nous apprendront si le chocolat développe notre mémoire ou si les quantités nécessaires sont telles qu'elles deviennent néfastes pour la santé. A suivre.