L'Homme n'est pas le seul responsable de la hausse globale des températures
Faux. Même si les climato-sceptiques, de moins en moins nombreux en France, ne reconnaissent pas l'origine anthropique du changement climatique actuel, les recherches sont unanimes : la responsabilité humaine ne fait aucun doute.
Alors bien sûr, et cela rejoint la thèse des spécialistes sceptiques (climatologues, géologues...) et des autres sceptiques (notamment les pays anglo-saxons), les fluctuations de l'activité du soleil influent sur le réchauffement ; mais cela ne suffit pas à expliquer le réchauffement climatique global causé principalement par les gaz à effet de serre émis par l'homme
Une vidéo de la NASA montrant l'évolution des températures sur terre de 1880 à 2011, illustre bien ce phénomène de réchauffement climatique. Les données de milliers de stations météo dans le monde ainsi que des observations de la température de la surface de la mer et de la NASA en Antarctique ont été utilisées pour cette animation très explicite qui fait 'froid' dans le dos. Rien ne permet actuellement de limiter l'augmentation continue des températures, la terre absorbant plus d'énergie qu'elle n'en émet.
Peut-être un espoir avec la COP 21. Suite à la signature de l'Accord de Paris sur le climat, 195 pays se sont engagés à contenir la hausse des températures en-dessous de 2°C pour éviter des conséquences irréversibles sur l'environnement. En octobre 2016, 74 États ont déjà ratifié cet accord historique sur les 55 nécessaires parmi lesquels les 3 plus gros pollueurs de la planète : États-Unis, Chine et Inde. Cela représente près de 59% des émissions mondiales de GES. L'Accord est entré en vigueur le 4 novembre 2016, quelques jours avant la COP22 qui s'est tenue à Marrakech.
Alors irréversible le changement climatique ? Le 5ème rapport du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) nous apprend qu'il est 'nécessaire de maintenir le niveau des concentrations atmosphériques autour de 450 pmm* d'ici la fin du 21ème siècle' (*parties par million). Cela exige une multiplication par 3 ou 4 des énergies sobres en carbone pour la production d'énergie (énergies renouvelables, bioénergie, nucléaire, technologie de capture et stockage de carbone CSC) d'ici 2050 et une réduction des émissions de GES de 40 à 70% par rapport à 2010.
L'année 2016 constituerait pour les scientifiques un point de non-retour avec une concentration de CO2 dans l'air qui dépasse les 400 pmm. Le recours aux énergies renouvelables ne sera pas suffisant pour inverser la tendance. Pour David Black de l'Université de Stony Brook (New-York), « il nous faudra aussi trouver des moyens pour capturer le dioxyde de carbone que nous avons émis dans l'atmosphère ». Selon WWF, l'heure est grave : ce sont 10 000 nouvelles espèces qui disparaissent tous les ans. Si rien n'est fait, c'est un quart des espèces vivantes qui pourraient disparaître à l'horizon 2050 !
Enfouir les déchets est plus écologique que les brûler
Faux. L'enfouissement des déchets, tout comme leur incinération, contribue à polluer la planète, soit en souillant les sols, soit en dégageant des substances nocives qui participent au réchauffement climatique. La solution la plus écologique est sans conteste le recyclage ; triés, transformés puis réutilisés, les déchets recyclés minimisent le gaspillage des ressources de la planète tout en économisant l'énergie.
Très en retard par rapport à ses confrères européens selon le CNIID (Centre National d'Information Indépendante sur les Déchets), la France ne recyclerait actuellement qu'environ 30% des déchets ménagers contre plus de 50% en Allemagne, en Autriche ou encore en Belgique.
Pour info : la moyenne d'ordures ménagères/habitant s'élevait en France en 2012 à 534 kg (touteleurope.eu), loin devant la Roumanie (271 kg/h). Les pays qui fournissent le plus de déchets : le Danemark, Chypre et l'Allemagne.
Issus majoritairement de l'industrie manufacturière ainsi que du secteur du bâtiment, les déchets d'activités économiques représentent environ 90% des déchets totaux qui s'élevaient en 2012 pour la France à 344 732 tonnes. Concernant le traitement des déchets non triés, la construction de nouveaux incinérateurs n'est plus à l'ordre du jour ; la filière privilégie des solutions plus écologiques notamment avec production d'électricité.
Intégrant les orientations européennes, la réglementation française définit entre autres des objectifs de réduction de 50% des déchets non dangereux mis en décharge d'ici 2025 ainsi que l'augmentation des taux de recyclage des déchets ménagers et du BTP. Aucun objectif concernant la réduction des déchets non ménagers n'est cependant défini.
L'air est plus sain à la campagne qu'en ville
Vrai et Faux. Tout comme l'air intérieur est plus pollué que l'air extérieur, l'air de la campagne n'est pas toujours plus sain que l'air de la ville. Si vous habitez dans une région agricole de cultures à risques, la qualité de l'air est forcément influencée par les épandages, et votre santé à terme menacée. Mais si vous habitez en ville, aussi !
Une étude de l'association Airparif (2014) sur la qualité de l'air en zone agricole et en ville montre des taux quasi identiques de pesticides présents toute l'année : 38 contre 36 ! Sur les deux sites, des composés interdits ont été détectés, ce que confirme l'étude de generations-futures.fr.
Même si toutes les cultures sont polluées par les pesticides selon les études (Inserm, association Pesticide Action Network Pan Europe...), certains végétaux le sont plus que d'autres. Par ordre décroissant de contaminants : pêche, pomme, poivron, céleri, nectarine, fraise, cerise, chou frisé, laitue, raisin, carotte, poire... Dangereuse pour l'environnement, le voisinage proche et même lointain, la mise en œuvre de l'épandage terrestre est précisée par une instruction du ministre de l'agriculture. Comportant certaines molécules cancérigènes, neurotoxiques ou jouant le rôle de perturbateur endocrinien, les pesticides ne font l'objet d'aucune réglementation pour l'instant. La seule réglementation concerne l'interdiction de vente de pesticides aux particuliers à partir de 2019.
Les pesticides ne sont malheureusement pas les seuls contaminants de l'air extérieur. Le Guide de la pollution de l'air extérieur édité par l'Ademe nous dresse la liste, non exhaustive, des principaux polluants, leurs conséquences sur la santé, la situation en France... Se décomposant en polluants primaires (émission directe) et secondaires (formation dans l'air à partir de polluants primaires), les contaminants nocifs de l'air extérieur sont en plus forte concentration dans les zones urbanisées où résident 70% des Français : particules fines, oxydes d'azote, ozone, monoxyde de carbone, composés organiques volatiles (COV), Polluants Organiques Persistants (POP), métaux lourds...
Liée aux activités humaines mais également à des facteurs topographiques ou météorologiques, la pollution engendre de multiples conséquences sur la santé mais également sur nos écosystèmes.
Enjeu de santé publique majeur, la pollution de l'air dépasse actuellement régulièrement les normes et valeurs limites indiquées sur le site du Ministère de l'environnement. Limiter les pics de pollution à l'ozone, aux particules et au dioxyde de carbone, très nocifs, implique la participation de tous : Monde, Europe, France, Collectivités locales, particuliers...
Se chauffer au bois est écologique
Cela dépend. Plus l'appareil au bois est récent, moins il pollue et plus son rendement énergétique est élevé. Initié par l'Ademe et les fabricants d'appareils de chauffage au bois, le label flamme verte de performance environnementale garantit une faible émission de polluants.
Les niveaux 5, 6 et 7 étoiles du label correspondent :
pour les appareils à bûches : limite de rejet de monoxyde de carbone de 0.30, 0.15 et 0.12% et émissions maximum de particules fines de 90, 50 et 40 mg/Nm3 ;
pour les appareils à granulés de bois : limite de rejet de CO de 0.04, 0.03 et 0.02% et émissions maximum de particules fines de 90, 40 et 30.
Énergie traditionnelle ancestrale, le bois utilisé à des fins de chauffage dans des appareils performants peut être considéré comme écologique lorsqu'il est issu de forêts locales et durables (labels FSC, PEFC).
Les nouveaux sacs plastiques biodégradables sont écologiques
Pas si sûr ! Véritable symbole à l'échelle mondiale de la pollution de notre environnement, le sac plastique est nocif pendant toute la durée de sa vie, soit près de 400 années ! Sa production, qui nécessite une consommation importante en énergie, eau et produits pétroliers, participe au réchauffement climatique. Légers, on retrouve ces sacs en milieu urbain, dans les mers et océans, les champs... contribuant à la destruction de la biodiversité. Leur recyclage (20%) consomme plus de ressources qu'il n'en restitue... ils sont donc décsormais interdits !
Les sacs en polyéthylène 'biodégradables' nous sont présentés par les industriels comme LA solution écologique.
Deux écueils principaux cependant à ces soi-disant sacs plastiques écologiques :
la fabrication de certains polyéthylènes dégradables utilise du pétrole,
il est trop tôt pour qu'une étude valide l'impact des micro-fragments sur l'environnement, leur dégradation étant en effet très longue...
Appelés également sacs plastiques oxo-dégradables ou oxobiodégradables (fragmentation par oxydation sous l'action de l'environnement), ces sacs ne semblent pas présenter actuellement d'intérêt écologique selon un rapport de Noreen Thomas pour le UK Department for Environment, Food and Rural Affairs (DEFRA). Non compostables, à priori non recyclables, il faut les enfouir ou les incinérer...
La solution la plus écologique : utiliser des sacs cabas réutilisables.