Vous ne cessez de l'entendre : la privation de sommeil est dangereuse pour la santé. Trop peu d'heures de sommeil, volontairement ou pas, a en effet des répercussions néfastes sur l'organisme. Or, une étude publiée fin 2013 est parvenue à démontrer que même un faible manque de sommeil – soit un peu moins de six heures de sommeil par nuit pendant une semaine – pouvait avoir des effets délétères sur plus de 700 gènes du corps humain. Une conclusion terrifiante sachant que nous sommes nombreux à ne pas dormir les sept heures et plus recommandées…
Quels risques après une mauvaise nuit de sommeil ?
Une exposition aux accidents décuplée
Le fait de dormir six heures ou moins par nuit multiplie par trois le risque d'un accident de la route, d'après les informations du National Sleep Foundation rendues publiques par le site internet Drowsydriving.org. D'ailleurs, une seule nuit sans fermer l'œil induit une mauvaise coordination œil-volant, d'après une enquête réalisée par la Manchester Metropolitan University. Notez de toute façon que tout manque de sommeil, selon le site Prevention, fera de vous quelqu'un de maladroit, et ce quoi que vous fassiez.
Plus d'appétit, moins de satiété
Lorsque l'on dort moins de six heures au cours d'une nuit, notre appétit est plus prononcé et notre satiété ne parvient pas à se réguler. Et pour cause : des études sont parvenues à souligner un lien entre manque de sommeil à court terme et tendance à se nourrir en plus importantes quantité, et ce avec une inclination pour les aliments riches en calories et en glucides et donc une tendance à choisir des aliments mauvais pour la santé au supermarché.
Des rhumes à répétition
Qui dit système immunitaire en bonne santé dit repos. Et pour cause : une étude réalisée par la Carnegie Mellon University a établi que le manque de sommeil (moins de sept heures par nuit) multipliait par trois le risque d'attraper un rhume. Comme le détaille la prestigieuse Mayo Clinic, notre organisme sécrète des protéines cytokines lorsque l'on dort, dont quelques-unes améliorent le sommeil. Or, ces cytokines spécifiques augmentent en cas d'infection, d'inflammation ou lors d'une situation de stress. Mais le fait de trop peu dormir limite cette production, celle des anticorps et des cellules combattant les infections.
Une perte considérable de masse cérébrale
Selon une étude rendue publique à travers la revue Sleep et réalisée sur 15 volontaires masculins, une seule nuit de mauvais sommeil induirait une perte de masse cérébrale. Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques ont mesuré la présence de deux molécules dans les niveaux sanguins augmentant fréquemment à l'issue d'une lésion cérébrale.
Une apparence négligée et des difficultés à socialiser
On ne parle pas de sommeil réparateur pour rien : une enquête rendue publique l'année dernière dans la revue Sleep a mis en évidence que les personnes manquant de sommeil sont à la voit moins attirantes et plus déprimées. Une autre étude, pour sa part menée par le Medical Institutet Karolinska de Stockholm a montré que les gens se sentant épuisés sont nettement plus difficiles d'approche que les autres. Mais ce n'est pas tout, car des chercheurs sont aussi parvenus à établir un lien entre le vieillissement prématuré de la peau et le manque de sommeil.
Un problème de concentration et de mémoire
Une fatigue trop tenace altère notre faculté de nous focaliser sur quelque chose et peut même limiter fortement notre mémoire. Raison pour laquelle il n'est pas rare dans ce genre de situation d'égarer ses clefs ou son smartphone, notamment. De manière générale, n'oubliez pas que le sommeil fortifie la mémoire.
Un trop plein d'émotivité
D'après une enquête réalisée en 2007 par des chercheurs de la University of California, Harvard Medical School et Berkeley, les centres émotifs des personnes sujettes au manque de sommeil seraient 60 % plus réactifs que la normale. En d'autres termes, le cerveau, parce qu'il manque de sommeil, utilise des circuits plus primitifs ne lui permettant pas de réguler certaines émotions et d'offrir une réponse appropriée. Résultat, quelqu'un qui ne dort pas suffisamment a des sursauts d'émotivité.
Quels effets après plusieurs nuits d'insomnie ou de mauvais sommeil ?
Une forte augmentation du risque d'obésité
Après plusieurs de nuits de mauvais sommeil, on ne sent d'une part plus l'effet de satiété, ce qui nous pousse à ingérer davantage d'aliments caloriques, mais cela nous amène aussi sur le long terme vers l'obésité. Ainsi, l'université Penn State a estimé que moins de six heures de sommeil par nuit entraînait des variations dans les niveaux de ghréline et de leptine, les hormones contrôlant l'appétit. Par exemple, une étude est parvenue à prouver que les personnes ayant mal dormi cinq nuits de suite ont pris un kilo.
Quatre fois plus de risques d'avoir un accident vasculaire cérébral…
D'après les conclusions présentées à la conférence Sleep de 2012, dormir moins de six heures par nuit, que l'on soit jeune ou pas, entraîne une augmentation considérable du risque d'AVC. Megan Ruiter, l'une des chercheuses à l'origine de l'étude, estime même que les personnes concernées ont quatre fois plus de chances de présenter ce type de symptôme.
Davantage de risque de faire du diabète
C'est une étude réalisée par le Centers for Disease Control and Prevention qui l'affirme : trop peu de sommeil (ou trop) entraînerait un risque accru de contracter de nombreuses maladies chroniques telles que le diabète de type 2. De même, des changements hormonaux ont également été observés sous l'influence de l'épuisement, ainsi qu'une sensibilité plus limitée à l'insuline (il s'agit d'un facteur favorisant le diabète).
Un risque de certains cancers accru
Selon une étude portant sur le cancer et réalisée auprès de 1240 volontaires devant subir une colonoscopie, les personnes dormant moins se six heures par nuit auraient 50 % plus de risque de contracter un adénome colorectal (une tumeur bénigne mais pouvant devenir maligne passé un certain temps). À noter qu'il en serait de même pour les cancers du sein, qui seraient plus virulents en cas de manque de sommeil chronique. Enfin, l'apnée du sommeil augmenterait également ce risque.
Une baisse importante du nombre de spermatozoïdes
Vous le savez : la fatigue altère la libido. Mais ce n'est pas tout puisqu'un trop faible nombre d'heures passées à dormir chaque nuit altère aussi directement la fertilité. D'après une étude du American Journal of Epidemiology datant de 2013, les troubles du sommeil chroniques abaisseraient la concentration de spermatozoïdes de 29 %.
Augmentation des risques de pathologies cardiaques
Qui dit manque de sommeil chronique sous tend hypertension artérielle, athérosclérose (artères obstruées par le cholestérol), insuffisances cardiaques et infarctus, d'après la conclusion d'une étude.
Un risque de décès aggravé
Les hommes dormant moins de six heures par nuit auraient un taux de mortalité nettement plus élevé que la normale, et ce même en faisant abstraction de l'hypertension, du diabète et de nombreux autres facteurs de risque.