Vin, chocolat, poisson, café… un certain nombre de produits sont menacés de pénurie. Avis aux amateurs, il va peut-être falloir faire des stocks pour ne pas subir de plein fouet la flambée des prix.
Le cas du chocolat
Vous ne jurez que par le chocolat ? Aille, il se pourrait bien que vous deviez troquer cette addiction contre une autre, car les prix du chocolat pourraient exploser dans les années à venir sous l'influence de la chute de la production et de l'augmentation de la demande dans les pays émergents. En 2013, ces facteurs ont d'ailleurs entraîné une hausse des cours de 20 %. Les importateurs européens estiment que le déficit de production atteindra un million de tonnes en 2020. Alors que les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à délaisser le cacao pour des cultures plus lucratives, la fève est d'autre part touchée par de virulentes sécheresses en Afrique de l'Ouest.
Le cas du poisson
Les pêcheurs reviendront-ils tous prochainement bredouilles de leurs voyages en mer ? Voilà une question qui mérite réflexion. Il faut dire que la pêche a d'ores et déjà eu raison de nombreuses espèces de poissons, telles que l'empereur, ou encore le thon rouge, qui subsiste en Méditerranée grâce à un encadrement drastique, ou encore le cabillaud, soumis à des quotas.
Et ce n'est pas tout : en Grèce, l'inquiétude est de mise pour le tarama, tandis que la Norvège tire la sonnette d'alarme au sujet de son saumon fumé. Début 2013, les températures de l'eau de mer étaient nettement plus basses que la moyenne, ce qui n'a pas manqué de ralentir fortement la croissance des saumons. Or, sachant que la demande augmente chaque année de 5 % dans le monde, l'offre ne fait pas le poids. Résultat : le prix du saumon a augmenté de 70 % entre 2012 et 2013.
Le cas de l'arabica
À cause du changement climatique, estime une étude britannique, le café arabica (60 % de la production mondiale de café), pourrait tout bonnement disparaître. 3,4 °C d'augmentation des températures moyennes suffirait en effet à annihiler 90 % des surfaces de culture existantes. Rappelons que l'arabica ne peut pousser correctement qu'avec des températures comprises entre 19 et 25 °C. Ce phénomène ne devrait néanmoins pas donner lieu à une flambée des prix car les cours ont largement diminué avec la concurrence (robusta, etc.).
Le cas du fromage de chèvre
Le fromage de chèvre est aujourd'hui largement au ralenti en France : au cours des six premiers mois de 2013, la production a ainsi chuté de 12 % en comparaison à l'année précédente. Une baisse induite par la chute du nombre d'éleveurs caprins. Rappelons que nombre d'entre eux ont cessé leur activité en 2010 sous l'effet de la dépréciation du lait et de l'augmentation du tarif des céréales nécessaires pour nourrir les bêtes. Quant aux autres, ils ont préféré limiter leur production tout en espérant aboutir au rebond du cours du lait. Problème : la filière est encore actuellement moribonde…
Le cas du vin
Compte tenu d'une production insuffisante et du nombre croissant de consommateurs de vin, la banque Morgan Stanley a conclu en octobre dernier dans une étude que l'offre mondiale de vin était en passe de manquer. Un phénomène également imputable à la campagne d'arrachage des vignes ayant eu lieu en Europe en 2012 et qui a entraîné la perte de 4 % des surfaces exploitées. Par ailleurs, les classes moyennes des pays émergents sont de plus en plus sensibles au breuvage. Une autre étude estime ainsi que la consommation mondiale de vin devrait augmenter de 5,3 % d'ici à 2016.
Sources : Libération, LeMonde, 20minutes, Slate, LeFigaro