Une étude alarmante sur le rapport des femmes à l'argent, et plus précisément au salaire, vient d'être publiée par le think tank European PWN-Paris. Selon elle, 1 % des richesses mondiales seulement seraient détenues par des femmes, et il n'existerait pas un seul état au monde où leur salaire est réellement égal à celui des hommes. Pire : la plupart des femmes se montreraient passives à l'égard de leur rémunération salariale.
D'après une étude réalisée par European PWN-Paris, si les femmes sont capables de gérer efficacement leur argent au quotidien, les choses changeraient du tout au tout s'agissant de l'argent au travail. C'est du moins ce qu'a révélé l'analyse mené sur les femmes issues du réseau European PWN, qui affichent cependant une réussite sociale impressionnante. En moyenne, ces dernières sont âgées de 42 ans et vivent pour la plupart en couple avec des enfants. Pas moins de 7 sur 10 ont fait 5 ans d'étude ou plus, parmi lesquelles 40 % ont effectué des études de commerce, tandis que les autres ont opté pour les sciences, la finance, les sciences humaines ou encore le droit.
Jusqu'ici, toutefois, pas de quoi s'alarmer, et ce d'autant plus que 74 % de ces femmes considèrent que leur engagement professionnel est la clé de leur indépendance. Elles soulignent d'ailleurs qu'elles ont le salaire le plus élevé dans leur couple. Mais en dépit de leur réussite, 27 % d'entre elles seulement abordent leur succès financier. Pire : la majeure partie de ces femmes regrettent que leur rémunération ne soit pas plus élevée. Le hic, c'est qu'elles ne font rien ou presque pour faire changer la donne. Ainsi, les chiffres recensés par European PWN-Paris sont parlants :
- 69 % n'abordent pas la question de leur salaire avec leurs ami(e)s ;
- 66 % indiquent ne pas réclamer d'augmentation ;
- 60 % ressentent des difficultés à demander une augmentation ;
- 49 % se sentent désarmées s'agissant de négocier leur salaire ;
- 38 % ignorent si leur rémunération est équivalente à celle d'un homme.
Mais alors, comment expliquer ce phénomène ?
Plus difficile pour les femmes que pour les hommes
D'une part, les femmes ont normalisé l'inégalité existant entre les hommes et les femmes. De fait, ces dernières ne sont que 37 % à estimer que dans leur entreprise, les hommes et les femmes bénéficient d'un traitement identique. Rappelons qu'il n'y a à ce titre pas d'illusion, puisque l'Insee évaluent en France que les femmes continuent à gagner entre 18 et 28 % de moins que les hommes, alors qu'elles sont en général plus diplômées.
Il faut néanmoins savoir que 68 % des femmes supposent qu'une augmentation de salaire est relative à la valeur de leur travail. Raison pour laquelle, elles attendent que l'augmentation arrive d'elle-même. Bien entendu, un certain nombre d'autres facteurs sont à prendre en compte, comme la peur de perdre son travail ou encore la culpabilisation.
Des femmes particulièrement engagées dans leurs finances personnelles
Passives sur le plan du salaire, les femmes sont à l'inverse très engagées dans leurs finances personnelles. Elles ont ainsi conscience des montants à payer, des revenus et possèdent souvent des biens en propre. Tant et si bien que bon nombre d'entre elles s'occupent seules des finances du couple.
Alors, pourquoi ce désengagement professionnel ? Sans doute parce qu'elles considèrent que la fonction principale de l'argent est la sécurité, à l'inverse des hommes pour qui l'argent est une source de reconnaissance. De fait, contrairement aux hommes qui voient en l'argent un enjeu de pouvoir, les femmes préfèrent ne pas prendre de risque, en gérant leur argent et en l'épargnant.
Ce qui n'empêche pas qu'au-delà de leur rêve d'indépendance et de liberté, elles rêvent également d'une meilleure qualité de vie au travail (23 %), et d'évolution de salaire et de carrière (22 %). Reste à savoir si leur ambition, taboue, pourra prochainement se concrétiser en plein jour.
Sources : European PWN-Paris, Insee