La revue médicale indépendante Prescrire vient de publier, jeudi 30 janvier, sa liste noire des médicaments considérés comme "plus dangereux qu'utiles", sur la base d'études menées de 2010 à 2013. Pas moins de 68 médicaments y sont jugés défavorables, au niveau de la répartition bénéfices-risques.
Quelque 68 médicaments viennent d'être classés comme dangereux en termes de balance bénéfices-risques par la revue médicale Prescrire. Afin d'étayer ce constat, la publication s'appuie sur des études réalisées entre 2010 et 2013. Ainsi, les médicaments concernés présenteraient des risques disproportionnés au regard des bénéfices qu'ils fournissent. C'est le cas du ranélate de strontium (Protelos), couramment utilisé pour traiter les cas extrêmes d'ostéoporose mais pouvant en réalité déboucher sur des troubles neurologiques et cardiovasculaires graves potentiellement mortels. À noter que l'Agence européenne du médicament vient notamment de conseiller la suppression du Protelos (laboratoires Servier) du marché.
Une efficacité relative et passagère
La revue pointe par ailleurs des médicaments tels que la quinine (Hexaquine, Quinine vitamine C grand, Okimus), en général conseillée pour soulager les crampes, mais qui peut donner lieu à des effets secondaires graves voire létaux, à l'instar de réactions allergiques graves ou de troubles hématologiques. Pourtant, l'efficacité de ce médicament est remise en question par de nombreux spécialistes.
D'autre part, Prescrire estime que la prescription du dompéridone (Motilium), utilisé pour limiter les reflux gastro-œsophagiens, est une solution nettement plus dangereuse que d'autres médicaments comparables. Dans la même veine, l'Izilox (moxifloxacine), un antibiotique rangé dans la catégorie des quinolones, sans pour autant être aussi efficace que certains autres, peut entraîner le syndrome de Lyell – il s'agit d'un état dermatologique potentiellement mortel entraînant une réaction incomprise du système immunitaire – et des hépatites graves.
De même, le périodique critique les médicaments relatifs à la maladie d'Alzheimer, dont l'efficacité serait à la fois limitée et passagère. Des médicaments, qui une fois associés à d'autres, peuvent entraîner des effets indésirables graves.
Une année sans progrès
Pour le directeur de la revue Prescrire, Bruno Toussaint, l'année 2013 est une nouvelle année sans progrès dans le domaine des médicaments. Pour cette raison, et ce pour la sixième année d'affilée, la revue n'a décoré aucun médicament de sa traditionnelle "Pilule d'or". En outre, aucun médicament n'a été sélectionné pour faire partie du "Tableau d'honneur" 2013.
Néanmoins, Prescrire a fait figurer dans son "Palmarès" le vaccin Nimerix (GSK), utilisé contre la méningite à méningocoques de type A, C, W135 et Y et réservé aux enfants de 1 à 2 ans amenés à voyager en zone d'épidémie. Une formule qui a notamment permis l'amélioration de la prévention pour les nourrissons.
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