Nous pouvons l’appeler palais "Bourdon" puisque désormais l’Assemblée nationale abrite de drôles de congénères. Dans une optique écologique, ce sont trois ruches qui logent désormais sur les toits de nos députés. Les initiatives ne manquent pas pour sauver nos abeilles, d’autant plus qu’aujourd’hui une loi visant à interdire l’utilisation de certains pesticides a été votée à Bruxelles. Ces substances chimiques affaibliraient les abeilles risquant de diminuer la pollinisation.
Au début du mois d’avril, Greenpeace avait déjà demandé d’interdire l’utilisation de sept pesticides jugés dangereux pour les pollinisateurs. Ils affaibliraient les abeilles en agissant sur leurs sens de l’orientation et leurs apprentissages. Les abeilles pollinisent près d’un tiers des cultures destinées à notre alimentation.
La fin des néonicotinoïdes ?
Parmi les sept pesticides dangereux, on compte le fipronil, le chlorpyriphos, la cyperméthrine et la deltaméthrine. Les trois restants sont des néonicotinoïdes (la clothianidine, l’imidaclopride et le thiaméthoxame). Ils concernent la culture du mais, du colza, du coton et du tournesol. La Commission Européenne a déjà réagi vis-à-vis de ces substances et a lancé un projet de loi visant à suspendre leurs utilisations pendant deux ans.
La proposition de supprimer les néonicotinoïdes par la Commission avait déjà été votée fin mars mais faute d’une majorité qualifiée, elle a été revotée ce lundi 29 avril. Avec l’accord de quinze pays européens, Bruxelles a annoncé l’interdiction de ces trois pesticides.
L’interdiction toucherait donc les cultures de maïs, de colza, de coton et de tournesol, néanmoins elle sera proportionnée et n’aura lieu qu’à certaines périodes de l’année pendant lesquelles les abeilles seront actives. Cette interdiction entrerait probablement en vigueur dès le 1er juillet 2013.
Cette loi préoccupe les grands agriculteurs alimentaires,des multinationales de la chimie et de l’agroalimentaire qui voient dans une telle interdiction de lourdes pertes financières et sociales. Quant aux deux principaux fabricants de pesticides, l’allemand Bayer et le suisse Syngenta, ils estiment que les pesticides ne sont pas les seules causes dans l’affaiblissement des abeilles.
Du miel chez les députés français
Concernant le sauvetage de nos amis pollinisateurs, l’Hexagone ne manque pas d’initiatives et d’originalité. Depuis le 25 avril, les députés français cohabitent avec des abeilles. Afin d’encourager la biodiversité et l’environnement durable, ce sont trois ruches aux couleurs tricolores qui sont installées sur les toits du Palais Bourbon abritant en tout près de 60 000 abeilles.
Ce genre d’opération n’est pas nouveau, la capitale comporte d’autres ruches depuis plus de 150 ans, sur les toits du Sénat, de l’Opéra Garnier ou au jardin du Luxembourg. De plus, les jardins parisiens n’étant pas traités avec des pesticides, le miel parisien est très prisé.