Selon une étude canadienne, le fait de prendre des somnifères et anxiolytiques comportant des benzodiazépines augmenterait le risque d’être touché par la maladie d’Alzheimer. Or, les Français figurent parmi les plus grands consommateurs de somnifères en Europe.
Les noms Tranxene, Xanax et autres Lexomil vous disent sans doute quelque chose. Et pour cause, ces derniers sont à l’heure actuelle consommés par un Français sur cinq. Problème : le fait de prendre des médicaments contenant des benzodiazépines multiplierait le risque d’être touché à l’avenir par la maladie d’Alzheimer, d’après une étude franco-canadienne diffusée sur le site du British Medical Journal et rendue publique ce mercredi 10 septembre. Or, nombreux sont les anxiolytiques et somnifères à comporter des benzodiazépines.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont étudié 1 796 personnes concernées par Alzheimer au Québec. Le résultat est que le risque d’être atteint par la maladie bondirait de 43 % à 51 %, si auparavant, le patient a consommé des benzodiazépines. À noter toutefois que pour 64 % des personnes suivies, le traitement aux benzodiazépines était encore d’actualité.
Un rapport de cause déjà mis au jour
Une relation entre benzodiazépines et maladie d’Alzheimer déjà mise en évidence en 2012 par l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) – alors appelée Afssaps. L’agence soulignait alors que le fait de consommer ce type de médicament entraîne des phénomènes à risque comme les troubles de la mémoire ou du comportement.
Rappelons qu’à l’heure actuelle, les Français se placent parmi les personnes consommant le plus de somnifères en Europe. D’après l’ANSM, pas moins de 4 millions de personnes y seraient ainsi exposées, et sur la seule année 2012, 134 millions de boîtes renfermant des benzodiazépines auraient été écoulées.
L’intérêt thérapeutique des benzodiazépines en question
En juillet dernier, la Haute autorité pour la santé (HAS) a estimé que l’intérêt thérapeutique des benzodiazépines était "faible". L’occasion pour l’autorité d’alerter aussi concernant la durée des traitements incluant ces molécules. Car si la prescription est aujourd’hui limitée à 4 semaines, il ne serait pas rare que leur consommation se prolonge sur plusieurs mois ou années. De fait, l’organisme considère que la mise en place de thérapies adaptées pourrait permettre de réduire les troubles du sommeil.
Sources : bmj, lefigaro, santelog, ansm