Alors que la Cour d'appel vient de condamner une famille à 300 euros d'amende pour détention d'un animal sauvage, petit tour d'horizon des habitudes des Français en matière d'animaux de compagnie. Depuis quelques années, les foyers sont toujours plus nombreux à apprivoiser des animaux insolites, quitte parfois à se battre contre la justice pour ne pas s'en séparer.
Jusqu'à présent, il n'était pas étonnant de retrouver, sous les toits des familles de France, un chat, un chien, un furet, un lapin, et toutes sortes de rongeurs. Mais beaucoup de passionnés n'hésitent pas à faire fi des conventions en accueillant notamment parmi eux un sanglier, un singe ou encore des scorpions. À condition de parvenir à les domestiquer, expliquent les spécialistes, les animaux sauvages ne sont en aucun cas plus dangereux qu'un animal de compagnie classique. Reste toutefois que nombre d'entre eux, sans papiers en règle, sont interdits…
"Un sanglier, c'est un peu comme un gros chien"
Pour Alice Blaise et son mari Yvan, propriétaires de Bamby, 120 kilos, loger un sanglier dans son jardin n'est pas beaucoup plus compliqué que d'avoir à élever un gros chien. Lorsque le couple a adopté Bamby alors qu'il n'était encore qu'un marcassin, le sanglier en devenir ne pesait alors que 800 grammes sur la balance. Après avoir accueilli un temps l'animal dans leur maison, les Blaise se sont finalement ravisés lorsqu'il est arrivé à l'âge adulte.
Dès lors, pour éviter que ce dernier ne détruise leur habitat, le couple a construit un enclos spécial et installé une piscine pour les ablutions boueuses quotidiennes du jeune sanglier. Un dispositif qui a permis à Bamby, un temps sous la menace d'une mesure de confiscation, de continuer à vivre paisiblement auprès du couple de retraités.
Une situation relativement répandue en France, où de nombreux cas semblables sont enregistrés chaque année, à l'instar de Jean-Claude et sa laie Juliette, dans la Drome.
Katy et son singe Magot
Dans le cadre de la confiscation de Pulla, un singe magot, à sa propriétaire, le Parquet avait il y a peu requis une amende de 15 000 euros et 6 mois de prison avec sursis. Mais en définitive, l'histoire de ce singe, véritable célébrité de Denain (Nord), s'est bien terminée. À l'inverse des réquisitions, le tribunal de Valenciennes a finalement opté pour une condamnation moindre. Tant et si bien que Katy Dayez, la propriétaire de Pulla, un singe magot originaire d'Algérie, à s'acquitter d'une amende de 2 000 euros avec sursis.
D'autre part, le tribunal est parvenu à la conclusion que la confiscation risquait fortement d'entrainer la mort de l'animal. Dès lors, Pulla, âgé de 19 ans, a pu retrouver sa place dans son foyer auprès de Katy.
700 mygales, quelques scorpions… et moi, et moi, et moi
Reste que les propriétaires d'animaux insolites et/ou exotiques ne parviennent pas toujours à avoir gain de cause. C'est notamment le cas de Didier (le prénom a été modifié), un habitant du Nord Pas de Calais reconnu coupable en janvier dernier de posséder dans sa petite maison de Brouckerque quelque 700 mygales et 20 scorpions sans autorisation. Si aucune peine n'a été retenue contre lui, Didier a tout de même été contraint de se séparer de ses 5 600 pattes velues.
Python royal et bande d'iguanes
Dans le Lot, des douaniers à la recherche de plants de cannabis sont dernièrement tombés sur un propriétaire de python royal. Problème : le serpent, baptisé Attila, ne possédait pas de papiers et a été aussitôt exilé dans un refuge. Aussi gros qu'une bouteille d'eau, d'après les douaniers, ce dernier mesurait tout de même 1,30 mètre.
Le refuge où Attila coule désormais des jours paisibles n'est pas un lieu comme les autres : en l'espace de deux ans, son propriétaire, Alain Dalmolin, a accueilli deux iguanes verts d'1,20 mètre chacun. Mais ce n'est pas tout : chose plus étonnante encore, il a retrouvé une tortue alligator alors qu'il pêchait dans le Lot non loin d'une plage. Or, pour la petite anecdote, ce genre d'animal connu au niveau du Mississipi a tendance à se faire les dents sur les baigneurs…
À noter que côté animaux exotiques, les États-Unis atteignent quant à eux des sommets. En témoigne cette vidéo pour le moins effrayante où un chien refuse de partager sa gamelle avec… un tigre – sous le toit d'une maison, ça va de soi.
Sources : Europe 1, France 3, 30 millions d'amis