Ce vendredi, l'astéroïde 2012DA14, un objet de pas moins de 45 mètres de diamètre et pesant 135 000 tonnes, passera non loin de la Terre. Il s'agit du plus gros corps du système solaire passant aussi près de la planète bleue jamais anticipé par les scientifiques. Aucun risque de collision n'a été relevé, ont assuré ces derniers.
Vendredi 15 janvier, l'astéroïde 2012DA14 passera à seulement 27 000 km de notre planète. Avec ses 45 mètres de diamètre et son poids de 135 000 tonnes, celui-ci joue dans la cour des grands. Et s'il poursuivra son chemin largement en dehors de l'atmosphère terrestre, reste qu'il sera néanmoins au sein de l'orbite des satellites géostationnaires, a fait savoir la NASA en assurant qu'aucun risque de collision n'était à prévoir.
Jeudi 7 février, le directeur du bureau du "Near Earth Object" (NEO) du Jet Propulsion Laboratory de la NASA a indiqué au cours d'une conférence de presse qu'un astéroïde de cette envergure ne s'approchait aussi près de la Terre qu'une fois tous les 40 ans. Un risque de collision n'est en revanche à craindre qu'environ une fois tous les 1 200 ans. Bien que 2012DA14 suive une trajectoire remarquablement proche de la Terre, les scientifiques connaissent avec suffisamment de précisions son cheminement pour savoir avec certitude qu'aucun risque de collision n'est possible, et ce même avec un satellite.
À noter que cet astéroïde ne se rapprochera plus aussi près de la Terre avant très longtemps : au moment de son prochain passage en 2046, sa distance représentera en effet environ un milliard de kilomètres. Sa vitesse ne variera quant à elle que sensiblement, à 7,8 km/seconde (28 000 km/h), du nord vers le sud.
Et si une collision avait eu lieu ?
Comme le souligne l'Observatoire nord-irlandais d'Armagh, les dégâts auraient été considérables dans le cas d'une collision avec un astéroïde de cette taille. D'ailleurs, la dernière collision avec un astéroïde de cette taille remonte au 30 juin 1908. Un objet céleste de 30 à 40 mètres de diamètre s'était alors écrasé à Tunguska en Sibérie centrale (Russie). Résultat : une onde de choc cent fois plus importante que celle entrainée par la bombe d'Hiroshima 37 ans plus tard se fit sentir, rasant des forets dans un rayon de 20 km et occasionnant des dégâts jusqu'à une centaine de kilomètres.
Peut-on le voir à l'œil nu ?
Si 2012DA14 ne sera pas visible à l'œil nu, l'expert de la NASA Don Yeomans explique qu'une paire de jumelles est suffisante à condition de savoir où regarder. Ce qui ne sera néanmoins pas chose facile. Et même s'il brillera aussi vivement qu'une étoile de magnitude 8 lorsqu'il sera au plus proche de la Terre, un facteur le rendra difficile à suivre : sa vitesse. Conclusion, il n'y aura en définitive que les astronomes amateurs expérimentés – un petit télescope leur suffira – pour parvenir à l'apercevoir. À noter que le site Heavens Above met à disposition une carte du ciel selon votre géo-localisation.
Si vraiment l'astronomie n'est pas votre tasse de thé et que vous ne possédez ni télescope ni jumelle, vous pouvez toujours vous rendre sur le site Slooh, qui proposera de suivre l'astéroïde sur internet.
À quel moment sera-t-il visible ?
2012DA14 fera son entrée dans le système Terre/Lune le 15 février à compter de 4h du matin (heure de Paris) et s'échappera le 16 février à 13h. Celui-ci sera par ailleurs, d'après la NASA, au plus proche de notre planète le 15 février à 20h24 (heure de Paris). À cet instant précis, l'astéroïde devrait se trouver à l'est de l'océan indien. En fonction des conditions météorologiques, le corps céleste sera visible depuis l'Europe de l'Ouest, l'Afrique, l'Asie et l'Australie. Il devrait rester illuminé jusqu'à 23h20, heure de Paris.
Un tel phénomène ne se reproduira pas avant un bout de temps puisque les prévisions de la NASA estiment que la prochaine approche pourrait avoir lieu le 16 février 2046.
Sources : 20minutes, Lci, NASA, Heavens Above, Armagh, Slooh