Une étude menée par des chercheurs de l’INSERM révèle une aggravation des symptômes de l’asthme avec une consommation élevée de charcuterie. La faute incomberait au nitrite utilisé pour la conservation du jambon, du saucisson ou de la viande fumée.
Les résultats de l’étude publiés en décembre dans la revue Thorax sont sans appel : la consommation élevée de charcuterie augmente de 76% le risque de crise d’asthme. Les chercheurs de l’INSERM appellent donc à réduire considérablement la consommation de viande rouge et de viande transformée comme la charcuterie.
Sept années d’étude
Pour vérifier l’impact de la consommation de charcuterie sur les symptômes de l’asthme, les chercheurs ont sélectionné 971 personnes, parmi lesquelles 400 asthmatiques. Zhen Li et ses collègues de l’INSERM ont ensuite interrogé les sujets sur leurs habitudes et leur état de santé. Ils ont classé les individus sélectionnés dans 3 groupes en fonction de leur consommation de charcuterie et les ont suivis durant 7 ans. Le premier groupe était réservé à ceux qui avaient une faible consommation de charcuterie, le second à ceux qui en consommaient une à quatre portions par semaine et le troisième aux gros consommateurs.
Des résultats étonnants
D’après les résultats, près de 20% des sujets ont connu une aggravation des symptômes. La proportion est de 14% dans le premier groupe, 20% dans le second et 22% dans le troisième. Selon les chercheurs, le risque d’aggravation des symptômes monte à 76% chez les individus qui consomment plus de 4 portions par semaine. Plus étonnant encore, des symptômes de l’asthme sont apparus chez certains gros consommateurs de charcuterie qui n’étaient pas asthmatiques.
Des risques élevés de cancer
D’après les chercheurs, le nitrite entrant dans la préparation de la charcuterie serait responsable des inflammations des voies respiratoires et favoriserait l’apparition de cancers digestifs. Ils appellent donc à la prudence sur la consommation de viande transformée. Pour rappel, la viande rouge est classée par l’Organisation mondiale de la santé dans le groupe 2A répertoriant les produits “probablement cancérogènes pour l’homme” et la charcuterie dans le groupe 1 réservé aux produits “cancérogènes pour l’homme”.