Fin décembre 2018, le fabricant de pneumatiques allemand Continental a inauguré un laboratoire un peu particulier à Ankam, en Allemagne. Cette unité de recherche serait affectée à l’exploitation du liquide blanchâtre du pissenlit pour en faire des pneus.
Continental mène actuellement des recherches pour fabriquer des pneus avec le Taraxagum issu du pissenlit. Zoom sur ce projet visant à remplacer le caoutchouc extrait de l’hévéa.
Une alternative au caoutchouc
Si une étude réalisée par Bloomberg prédit des voitures électriques moins chères que les thermiques d’ici 2026, les recherches pour développer des pneumatiques moins chers et respectueux de l’environnement vont bon train. L’inauguration du laboratoire de l’équipementier Continental à Ankam en décembre 2018 en témoigne. Ce centre de recherche est chargé de développer des pneus à partir du Taraxagum, liquide blanchâtre tiré d’une variété du pissenlit qui pousse au Kazakhstan. Le fabricant de pneumatique allemand est convaincu du potentiel de cette matière qui présenterait des qualités comparables à celles du caoutchouc.
Des recherches en bonne voie
Si l’arrivée des voitures autonomes en France est attendue en 2020, celle des pneus en pissenlit est aussi pour bientôt. Depuis 2011, Continental ne cesse de mener des recherches sur le Taraxagum en vue de l’exploiter pour la fabrication de ses pneus. En 2014, ses efforts lui ont permis de dévoiler un prototype de pneu fabriqué avec cette matière. Persuadé d’être sur la bonne voie, l’équipementier allemand a décidé d’allouer un budget de 35 millions d’euros à ce projet. La marque ambitionne de produire les pneus en pissenlit en série d’ici 10 ans. Elle prévoit notamment de proposer des pneus pour poids lourds intégrant 45% de taraxagum. Il est important de noter que Continental consacre un budget total d’environ 2 milliards d’euros à ses recherches.
Des pneus respectueux de l’environnement
Le pissenlit du Kazakhstan aurait la capacité de pousser sur des sols de mauvaise qualité et sous différents climats. Produire des pneumatiques à partir de sa sève permettrait de réduire les émissions de carbone dues au transport du caoutchouc. Il est à noter que le caoutchouc actuellement utilisé pour la fabrication des pneus de la marque provient essentiellement d’Amazonie. Les recherches menées par la marque sur le Taraxagum lui ont permis d’obtenir différentes distinctions, dont le Green Award. À noter que d’autres fabricants de pneumatiques mènent aussi des recherches pour proposer des produits respectueux de l’environnement. Le pneu végétal dévoilé par Goodyear Tire & Rubber Company au salon de Genève en est l’un des exemples les plus marquants. Il aurait la capacité d’absorber du CO2 et de rejeter de l’oxygène grâce à la mousse végétale injectée dans ses flancs.