Auto : les péages urbains vont-ils débarquer en France ?

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Auto : les péages urbains vont-ils débarquer en France ? / iStock.com - Bim
Auto : les péages urbains vont-ils débarquer en France ? / iStock.com - Bim

Les péages urbains vont-ils débarquer en France ? Selon les propos de la ministre des Transports, Élisabeth Borne, une réflexion sur la mise en place de ce dispositif en France est en cours. S’inspirant de grandes villes comme Milan, Stockholm ou Londres, le nouveau projet de loi sur les mobilités cherche notamment à lutter contre la pollution et les embouteillages.

Le gouvernement prépare une nouvelle loi sur les mobilités pour le printemps 2018. Son premier objectif est de permettre aux acteurs locaux de se prendre en main et de favoriser les comportements vertueux. Le texte facilite ainsi la mise en place de péages sur les routes françaises. L’exécutif mise sur l’efficacité de ce dispositif à long terme, mais les automobilistes manifestent déjà leur mécontentement.

Péage urbain : une efficacité prouvée

Selon la société Egis, en charge du péage de Rotterdam, le trafic a été réduit d’environ 8% aux heures de pointe depuis la mise en place de ce dispositif. Par jour, ces chiffres représentent 4 100 trajets évités et 27% de temps en moins perdu dans les embouteillages.

À Londres, le péage urbain a été instauré depuis 2003. Le trafic a ainsi été réduit de 21% de 2000 à 2015, selon le rapport publié par la société Transport for London en 2016. Il s’agit de 80 000 voitures en moins en une journée. De plus, entre 2005 et 2015, le nombre de personnes privilégiant le vélo au moins une fois par jour a atteint une moyenne de 53%.

Selon Urban Access Regulation, le site du cabinet Sadler Consultants Ltd, ces changements ont permis de faire baisser les émissions de CO2 de 19% dans la ville de Londres. Le site a par ailleurs mis en évidence l’efficacité des péages urbains dans la réduction de la pollution en Europe.

Ce dispositif convient-il aux Français ?

En France, il est possible d’appliquer ce dispositif dans les zones urbaines comptant plus de 300 000 habitants, mais seulement en vue d’une expérimentation sur trois ans. La future loi mobilité permet d’étendre ces mesures et de réduire significativement les émissions de CO2 des grandes agglomérations en vue d'un déplacement plus écologique. La maire de Paris, Anne Hidalgo, a toutefois montré son opposition au péage urbain pour éviter les risques de ségrégation sociale. En effet, dans un sens, ce système interdit aux personnes vivant en banlieue d’accéder à la capitale.

L’Eurométropole de Lille, pour sa part, a décidé d’instaurer un éco bonus pour récompenser les automobilistes évitant le centre-ville durant les heures de pointe. Ce système de péage positif a déjà fait ses preuves à Rotterdam. Les rétributions peuvent aller jusqu’à 3,50 € pour les personnes optant pour les transports en commun aux heures de grande affluence.