Selon une étude menée par le magazine Auto Plus, plus de 30 % des ralentisseurs mis en place sur les routes de France ne seraient pas conformes à la législation.
Nombre d'automobilistes s'en sont déjà fait la réflexion : les dos-d'âne, et de manière générale les ralentisseurs, sont particulièrement néfastes pour les amortisseurs. Installés pour amener les usagers de la route à lever le pied dans les zones à risques, certains font l'effet de véritables obstacles. Pire : d'autres sont mal indiqués voire même placés au mauvais endroit. À tel point, comme le souligne le magazine Auto Plus dans une enquête parue lundi, que les ralentisseurs illégaux sont monnaie courante.
Pour arriver à cette conclusion, un journaliste de l'hebdomadaire a procédé à l'examen de 300 ralentisseurs répartis dans 23 communes de l'Hexagone, en se servant d'un niveau, d'une réglette et d'un télémètre laser. Résultat : pas moins d'un tiers des dos-d'âne ne sont pas conformes à ce que prévoit la législation. Par exemple, il n'est légalement pas autorisé d'installer des ralentisseurs dans les zones limitées à 30 km/h. En outre, ces derniers ne doivent normalement pas excéder 10 centimètres de haut (une marge de 1 cm est cependant tolérée).
De même, leur installation est proscrite sur les voies en pente, dans les virages ou encore sur les routes utilisées par les transports publics, comme le met en évidence Auto Plus. Reste qu'en pratique, rares sont les communes à appliquer ces mesures, prévues par le décret de 1994 régissant l'installation des ralentisseurs.
7 cm de plus que la réglementation
Pas moins de 18 % des ralentisseurs étudiés par Auto Plus étaient trop hauts, trop raides ou trop courts, 22 % sont installés au mauvais endroit et 32 % sont mal ou pas indiqués du tout. Mieux encore, certains d'entre eux atteignent 17 cm de haut au lieu des 10 réglementaires. Et s'agissant des saillies d'attaque des dos d'âne, qui ne doivent en temps normal pas dépasser 5 mm, certaines excédent les 30 mm – c'est six fois plus que la limite autorisée.
À noter qu'un ralentisseur sans panneau de pré-signalisation a même été déniché sur une voie limitée à 70 km/h au niveau de la sortie de Charolles, en Saône-et-Loire. Enfin, preuve que certaines communes usent et abusent des ralentisseurs, le village de Moussy-le-Neuf (Seine-et-Marne) compte 50 dos d'âne, autrement dit un pour 56 habitants.
Peut-on contester la conformité d'un dos d'âne ?
Toutefois, en pratique, contester en justice la conformité d'un dos d'âne n'est pas facile. Il faut en effet pour cela déposer une requête au tribunal administratif contre la municipalité en question, ce qui revient à la fois cher et met beaucoup de temps à aboutir. Tant et si bien que la meilleure solution, d'après Auto Plus, reste les pétitions et les mobilisations. Une alternative qui pourrait peut-être porter ses fruits, à quelques mois des élections municipales.
Sources : AutoPlus, LeParisien