Grâce à l'analyse de surfaces se trouvant spécialement dans les avions, des chercheurs américains ont mis en évidence la présence de bactéries responsables d'infections graves pouvant contaminer les voyageurs à la suite d'un simple contact. Pire, ces bactéries seraient capables de résister aux conditions de vol une semaine durant.
Pour un certain nombre d'entre nous, l'été est synonyme de vacances et parfois de voyage en avion. Mais une fois en l'air, l'on oublie souvent que le risque de tomber malade existe également. Une tendance que des chercheurs de l'université Auburn (Alabama) vienne de rappeler à travers une étude diffusée lors de la conférence annuelle de l'American Society for Microbiology. Selon eux, les bactéries sont en effet capables de rester pendant des jours sur les surfaces des cabines d'avion commerciaux. Or, un certain nombre de ces germes peuvent entraîner de graves infections. Au départ, les chercheurs à l'origine de l'étude ont été chargés par une compagnie aérienne américaine de tester la survie de deux agents très pathogènes.
En pratique, ils ont étudié le cas du staphylocoque doré résistant aux antibiotiques (SARM), notamment responsable de nombreuses infections nosocomiales, puis celui de l'Excherichia coli (E. Coli), qui entraîne des pathologies telles que des infections urinaires ou alimentaires. À cet effet, la compagnie commanditaire leur a fourni plusieurs surfaces comme des tablettes où sont habituellement posés les plateaux repas, des accoudoirs, des boutons en métal dans les toilettes, des volets de hublot ou encore du tissu de la poche des sièges. Les chercheurs ont alors placé ces objets dans des conditions semblables à celles des vols commerciaux, notamment en matière d'humidité et de température.
De l'importance d'adopter une hygiène personnelle irréprochable
Résultat, les chercheurs ont mis en évidence que le SARM était capable de résister pendant 168 heures, soit sept jours, lorsqu'il est placé sur la poche du siège. En outre, ils ont révélé que l'E. Coli pouvait quant à lui rester en vie pendant 96 heures, soit quatre jours, sur les accoudoirs. Or, selon les scientifiques, ce laps de temps induit un danger de transmission par le contact avec la peau. De fait, les passagers aériens doivent donc selon eux prendre conscience du risque d'attraper une maladie ou de la propager à d'autres personnes. Raison pour laquelle il est impératif que ces derniers adoptent une bonne hygiène personnelle.
Comme l'explique le Professeur Jim Barbaree, directeur de l'étude, l'idée n'est non pas d'effrayer les voyageurs mais de montrer aux compagnies aériennes la nécessité d'un bon environnement sanitaire. À l'avenir, l'équipe de chercheurs va se pencher sur d'autres bactéries, à l'instar de celles à l'origine de la tuberculose. Et à la lumière des résultats obtenus, le développement de stratégies de désinfection plus adaptées va être envisagé pour limiter la résistance des bactéries.