D'ici quelques semaines, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) devrait autoriser la prescription du Baclofène afin de traiter l'alcoolisme. À noter que ce décontractant musculaire serait à l'heure actuelle utilisé en France par quelque 50 000 personnes.
Alors que l'efficacité du Baclofène faisait encore il n'y a pas si longtemps débat, l'Agence du médicament (ANSM) s'apprêterait à autoriser les médecins à le prescrire. Pour rappel, ce décontractant musculaire est utilisé dans le traitement de l'alcoolisme. Le Figaro, à l'origine de l'information, souligne ainsi que le médicament sera probablement autorisé en mars.
En juin dernier, l'ANSM avait déjà déclaré qu'elle souhaitait accorder une recommandation temporaire d'utilisation (RTU) pour le Baclofène, actuellement déjà prescrit pour traiter la sclérose en plaques. Si tel est le cas, il s'agira d'ailleurs d'une première : le dispositif de RTU n'a jusqu'à présent jamais été appliqué par les autorités sanitaires. Trois ans durant, le Baclofène sera alors autorisé à la prescription aux alcooliques en phase de sevrage. Toutefois, la prescription devra être suivie dans le détail, l'Agence ayant identifié de nombreux effets indésirables (405, officiellement).
50 000 patients l'utilisent déjà
Les effets en question seraient néanmoins relatifs à des dosages inadaptés, chaque patient réagissant de façon distincte. Quoi qu'il en soit, deux essais cliniques, Bacloville et Alpadir, sont en cours d'évaluation et devraient permettre de régler le problème. La recommandation temporaire d'utilisation va finalement permettre d'officialiser l'efficacité d'un médicament reconnu depuis plusieurs années. D'ailleurs, quelque 50 000 buveurs excessifs s'en verraient actuellement prescrire par leurs médecins en France. Problème : aucun remboursement n'est prévu par la sécurité sociale pour ces derniers.
À noter qu'en 2008, le livre "Le Dernier Verre", écrit par un cardiologue (Olivier Ameisen, décédé en juillet dernier), relatait comment le Baclofène permettait de se sortir définitivement de l'alcoolisme. En France, près de 5 millions de personnes sont concernés par cette pathologie à haut risques, qui entraîne chaque année la mort de 49 000 personnes.
Sources : lefigaro, lemonde, metronews