En partenariat avec un prestigieux cabinet d'architecture, l'Agence spatiale européenne (ESA) a lancé vendredi 1er février un projet un peu fou. Celui-ci vise à étudier la possibilité d'imprimer une base lunaire à partir d'un alliage de sable lunaire. Une entreprise qui – si elle se révélait possible – pourrait faire office de véritable révolution.
Depuis quelques décennies déjà, les principaux acteurs de l'aéronautique et de l'aérospatiale rêvent de parvenir un jour à mettre en place une base sur le sol lunaire. Cette fois, l'entreprise pourrait bien voir le jour mais sous une forme inattendue. L'Agence spatiale européenne (ESA) vient en effet de lancer un projet étonnant en partenariat avec le cabinet d'architecture Foster + Partners. Objectif : étudier la faisabilité d'une base imprimée en 3D à partir d'un alliage de sable lunaire et d'oxyde de magnésium. Contrairement à ce que l'on pourrait d'abord penser, ce dessein n'est pas seulement un scénario digne d'un film de science fiction.
D'une manière générale, il faut d'abord considérer qu'échapper à la gravité terrestre et transporter du matériel sur la Lune coûte une somme astronomique (environ 15 000 euros par kilo). Et alors que les nanotubes permettant la création d'un ascenseur spatial n'existent pas encore, les Européens tablent aujourd'hui sur une méthode alternative pour construire une base lunaire : une impression 3D directement effectuée sur place.
Mais au fait, qu'est-ce que l'impression 3D, au juste ? Il s'agit d'une technologie permettant de créer un objet en l'imprimant couche par couche. Pour ce faire, une buse étale un alliage en se référant aux plans d'un modèle virtuel. Bien que les quelques imprimantes "grand public" existantes (proposées à environ 2000 euros) utilisent pour la plupart du plastique, l'industrie dispose quant à d'alliages métalliques.
Une base lunaire imprimée en 14 jours chrono
Grâce à cette technologie – que beaucoup d'experts semblent considérer comme le noyau central d'une nouvelle révolution industrielle (cf. Makers – la nouvelle révolution industrielle, Éd. Pearson, 2012) – l'ESA est récemment parvenue à bâtir un bloc alvéolé de 1,5 tonne, qui offrirait "un bon compromis entre le poids et la résistance", selon ses propres mots. Objectif de l'Agence spatiale européenne : être prochainement en mesure de construire un mur et un dôme protégeant une structure gonflable pressurisée des radiations et des éventuelles chutes de petites météorites.
Pour l'heure, les têtes d'impression de l'imprimante 3D peuvent se déplacer sur un rayon de 6 mètres. Ce qui permettrait en l'état de construire un bâtiment dans sa totalité en moins de deux semaines. Et d'ici peu, la vitesse devrait doubler. Une aubaine pour les astronautes qui pourrait leur permettre de patienter tranquillement en orbite pendant la construction de leur base.
À noter que la NASA travaille actuellement sur un projet semblable.
Sources : ESA, Forbes, Le Monde, 20minutes, NASA