Vous avez plutôt tendance à vous méfier des banques ? Qu'à cela ne tienne : le lancement du "compte nickel", présenté mardi 11 juin, va permettre aux particuliers l'ouverture de comptes bancaires depuis un bureau de tabac. Une solution rapide, économique et accessible sans conditions de revenus.
Version low cost des comptes classiques proposés par les établissements financiers, le "compte nickel" offrira la possibilité à tout un chacun d'ouvrir un compte bancaire dans un bureau de tabac. Rapide à mettre en place et peu coûteux, celui-ci sera disponible sans conditions de revenus, ni dépôts ou patrimoine. Même accessible aux interdits bancaires, le "compte nickel" verra le jour dès 2014.
Comment ça marche ?
Vous devrez simplement vous rendre dans un bureau de tabac – un peu comme si vous alliez acheter un paquet de chewing gum et un briquet – pour faire la demande d'un compte Nickel. Seul élément indispensable à l'ouverture du compte : votre numéro de téléphone portable. Tant et si bien que le client se verra en 5 minutes à peine confier une carte Mastercard acceptée à l'étranger ainsi qu'un relevé d'identité bancaire (RIB).
À noter toutefois, côté sécurité, qu'une borne spéciale servira à scanner la carte d'identité du client de façon à vérifier son authenticité. D'autre part, cet appareil croisera également les données de la personne avec celles détenues par les banques, permettant ainsi d'identifier les personnes sensibles ou encore les terroristes.
Combien ça coûte ?
La question que tout le monde se pose, c'est évidemment celle du prix d'un tel service. Comme l'a annoncé la Financière des Paiements Électroniques (FPE), créée par l'ancien directeur de Boursorama, Hugues Le Bret, entre 20 euros et 50 euros par an seront demandés. Mais à la différence des banques classiques, aucun frais supplémentaire ne sera réclamé. Il faut dire que les découverts ne seront pas autorisés. Résultat : le compte Nickel est en quelque sorte la Mobicarte de la banque.
Pour rappel, en France, un petit consommateur paye en moyenne chaque année 89,28 euros de frais bancaires, d'après l'Association de défense des consommateurs et usagers (CLCV). De même, un consommateur moyen atteint pour sa part les 224,83 euros et un gros consommateur les 565,35 euros.
Plus intéressant que les banques en ligne ?
D'une manière générale, les banques en ligne réclament des conditions de revenus relativement élevées afin de profiter des services de base. Ainsi, chez Fortuneo, le client doit par exemple gagner au moins 1 500 euros de revenus nets ou disposer d'au moins 5 000 euros d'épargne pour pouvoir bénéficier d'une carte international à débit immédiat. Or, aucune de ces conditions ne sont nécessaires dans le cas du compte Nickel.
Quelle est la cible du compte Nickel ?
Pour Hugues Le Bret, interrogé par Le Monde, les clients du compte Nickel seront ceux-là mêmes "qui roulent en Logan, volent en easyJet et téléphonent avec Free". D'autre part, ce projet a selon lui pour but de créer une dynamique anti-exclusion sans distinction ni préjugés. Une manière de permettre aux plus modestes de "payer leurs loyers HLM et/ou la cantine de leurs enfants, en percevant le RSA".
Si le lancement officiel du dispositif est attendu pour novembre prochain dans une quarantaine de bureaux de tabac-presse, pas moins de 400 buralistes devraient le mettre en place d'ici janvier 2014. Reste que le potentiel est colossal : pas moins de 27 000 buralistes sont installés en France, se partageant quelque 13 millions de clients.
Sources : Le Monde, HuffPost, CLCV