Même si le Big Bang n'a en toute logique pas eu de témoins, nombre de chercheurs irréductibles rêvent de recomposer l'origine du monde et même pourquoi pas de nous y replonger. À défaut de parvenir à concrétiser ce doux rêve, un professeur émérite de physique à l'Université de Washington est parvenu à reconstituer le son de l'univers en expansion. Le résultat est saisissant.
Voilà quelques années que la Nasa récolte des informations sur le fond diffus cosmologique, à savoir le rayonnement électromagnétique généré par le Big Bang. Et le résultat des recherches est étonnant : les chercheurs se sont en effet aperçus que certaines parties de l'univers ont été sculptées grâce à l'onde de choc du son de l'explosion. Par conséquent, quelques zones de l'univers sont restées plus ou moins chaudes.
Ces données précises ont permis aux scientifiques de se représenter avec précision la façon avec laquelle le son s'est répandu à travers le cosmos au moment du Big Bang. En quelques mots, les ondes se sont réparties par écho dans le plasma et l'hydrogène pour se propager dans l'intégralité du cosmos. Problème : un tel phénomène est aussi épineux à comprendre qu'à se représenter.
Symphonie d'un monde en création
C'est la raison qui a poussé le célèbre professeur de physique à l'Université de Washington John Cramer, comme nous le détaille TheVerge, à recréer le bruit de l'univers en formation pour de vrai. Se servant des données recueillies par la Nasa comme d'une partition, ce dernier avait réussi il y a une dizaine d'années à reproduire l'évènement en haute qualité. Mais cette fois, le chercheur remet le couvert avec une archive sonore baptisée "BigBang100" s'inspirant des variations de température récemment découvertes au cours d'une mission du satellite européen Planck.
"It's not a bird, nor a plane, it's the Big Bang" ("Ce n'est pas un oiseau, ni un avion, c'est le Big Bang"), commente avec humour un internaute en allusion à la célèbre citation dans la bande dessinée Superman après avoir entendu la "musique" étrange de notre monde en construction. Pour le moins fascinante, cette dernière s'intègre en réalité dans une longue série de sons composés par Cramer. But du scientifique : recréer les 760 000 premières années de l'univers. Vaste programme.
Sources : TheVerge, sci.esa