Avant l'étude du Mount Sinai Hospital publiée en janvier 2013 par la revue Science Translational Medicine (édition du 30 janvier 2013), le lien entre l'alcool et le diabète n'était bâti que de pressentiments et intuitions. Pour la première fois, cette relation est prouvée, et ce quel que soit l'apport calorique. Si l'on supposait que le lien entre diabète et alcool était dû au taux élevé de glucose contenu dans l'alcool, les dernières conclusions mettent en revanche le doigt sur l'action de l'alcool sur le système nerveux.
Le binge-drinking, une nouvelle tendance à la mode
Cette expression anglo-saxonne renvoie à la consommation d'alcool dans le but unique d'atteindre l'état d'ivresse. Le principe est de boire beaucoup d'alcool, en peu de temps. Cette tendance, pratiquée dans les pays nordiques, se fait peu à peu une place en France, touchant les jeunes et inquiétant les autorités sanitaires. Si en France, l'alcool "fort" (autre que bière, vin et cidre) est interdit à la vente aux mineurs ayant entre 16 et 18 ans, cela n'empêche pas ces derniers de se dégoter quelques bouteilles pour faire la fête. Une consommation qui entraine parfois quelques excès.
En effet, qu'elle soit occasionnelle ou régulière, la consommation excessive d'alcool provoque des dégâts, souvent irréversibles, tel que le diabète de type 2.
Pour mieux comprendre les causes du diabète de type 2
Le diabète de type 2, appelé aussi "diabète non insulinodépendant" ou "insulino-résistant" se caractérise par une résistance accrue à l'insuline. L'insuline, hormone sécrétée par le pancréas, est dite "hypoglycémiante" car elle diminue le taux de glucose (sucre) que nous avons dans le sang (glycémie). Or, dans le cadre d'un diabète insulino-résistant, l'insuline perd de son action de régulateur de glucose, dont la concentration augmente peu à peu, créant des lésions organiques (reins, rétine, artères coronaires…).
L'insuffisance de fabrication ou d'action d'insuline provoque le diabète.
Quel rapport entre alcool et diabète ?
Pour établir la connexion entre l'alcool et un possible diabète, des chercheurs du Mount Sinai Hospital ont mis deux groupes de rats en conditions similaires. Puis, l'un des groupes de rats s'est vu administrer de l'alcool, durant 3 jours consécutifs, afin de reproduire les conditions du binge-drinking. À la suite de ces trois jours, de fortes concentrations d'insuline plasmatique ont été observées dans l'organisme des rats alcoolisés.
Cet état de concentration anormale est un symptôme du "syndrome métabolique", état précédant certaines maladies graves comme… le diabète de type 2, ou accidents tel que l'AVC.
Pour y voir plus un peu plus clair...
L'insuline est présente dans le système nerveux central. Les structures cérébrales impliquant la prise alimentaire et la gestion de la mémoire sont riches en insuline et en récepteurs d'insuline. Or la molécule de l'alcool agit directement sur le système nerveux central, modifiant les récepteurs insuline, qui peuvent mettre plusieurs jours avant de se réajuster. Pendant ce temps, la concentration de glucose augmente dans le sang, créant des lésions qui peuvent, à la longue, provoquer le diabète de type 2.
Bon à savoir :
- La loi autorise une limite de 0.5g d'alcool par litre de sang (soit 0.25 mg par litre d'air expiré) ;
- Chaque "verre" contient environ la même dose d'alcool : un verre de 25cl de bière à 5° comme un verre de 3cl de whisky à 40° contient environ 10g d'alcool pur ;
- Chaque verre consommé fait monter le taux d'alcool d'environ 0.25g par litre de sang.
Sources :
Edimark