Depuis plusieurs années, jeunes et séniors rencontrent les mêmes difficultés pour intégrer le marché du travail. Et s'il suffisait d'associer leurs profils pour faire progresser les résultats de l'entreprise ? L'idée a déjà conquis nos voisins allemands et pourrait séduire plusieurs entrepreneurs dans les années à venir.
Avant l'industrialisation, la référence en termes de formation était le compagnonnage. Un maître enseignait à son ou ses disciples l'art de son métier. En partant du constat que plus de 35 % de jeunes Français sont au chômage et que les entreprises sont souvent réticentes à embaucher ou conserver des employés de plus de 50 ans, plusieurs projets locaux prônent le développement du binôme professionnel. On associe pour cela un jeune ayant peu d'expérience à un senior qualifié, afin que ce dernier lui transmette son savoir-faire et ses compétences.
Une association gagnant-gagnant
Les avantages sont nombreux et réciproques. Le binôme constitue pour le jeune une alternative à une formation scolaire classique qui ne lui est peut-être pas adaptée en raison d'un enseignement trop théorique (qui expliquerait les situations d'échec scolaire). Il lui sera toujours possible par la suite d'avoir recours à la formation continue pour parfaire ses connaissances. Le senior, après avoir suivi une formation pédagogique, pourra transmettre son savoir et plus généralement son vécu, ce qui constitue un moyen valorisant de quitter l'entreprise. Quant à l'entreprise, elle récolte les bénéfices d'un transfert long des bonnes pratiques qui doivent permettre d'augmenter sa productivité et elle s'assure également une fidélité de ces nouvelles recrues.
Néanmoins, le concept du binôme professionnel ne pourra se généraliser que s'il bénéficie d'avantages fiscaux accordés par l'État au même titre que l'apprentissage.