Une belle avancée pour la recherche sur les troubles du comportement alimentaire : une équipe de chercheurs de l’Inserm a récemment mis au jour une protéine sécrétée par l’intestin favorisant notamment la boulimie et l’anorexie. De quoi permettre le développement de traitements adaptés.
Aujourd’hui, environ 5 à 10 % de la population est concernée par les troubles du comportement alimentaire. Mais même si la science avait depuis longtemps compris que ce phénomène découlait d’un dérèglement psychologique, il était encore difficile de saisir pourquoi le cerveau réagissait de cette façon en particulier chez certaines personnes, et pas d’autres. Toutefois, une étude réalisée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Université de Rouen vient de mettre en évidence le rôle déterminant d’une protéine fabriquée dans l’intestin.
Une protéine dont l’abus interagit sur la satiété
Dans le détail, les chercheurs de l’Inserm sont parvenus à montrer qu’une protéine produite par les bactéries intestinales entraînerait en grande partie ces troubles. Celle-ci est créée par les bactéries qui se trouvent dans l’intestin. Mais lorsqu’elle atteint un niveau trop élevé, comme c’est le cas chez un certain nombre d’individus, elle interfère alors sur notre sentiment de satiété.
Selon Sergueï Fetissov, chercheur à l’unité Inserm de Rouen, la protéine en question se trouve dans des bactéries relativement courantes. Mais c’est lorsque cette présence se fait massive que la maladie se déclenche.
Un test sanguin pour détecter la protéine responsable ?
À présent, l’Inserm se penche désormais sur la mise au point d’un test sanguin capable de déceler cette protéine bactérienne. Si toutefois les chercheurs de l’institut y parviennent, cela ouvrira alors de nombreuses possibilités en matière de traitements des troubles du comportement alimentaire.