Restaurants, hôtels, sites de vente en ligne… nombreux sont les acteurs à tenter l’application des prix libres, le plus souvent dans le cadre d’opérations ponctuelles. Cette fois, c’est le magasin de vêtements Win win deal qui cherche à créer le buzz.
Sur sa vitrine, la boutique annonce la couleur, en anglais : "payez comme vous le sentez". Installé à l’angle des rues de Lancry et rue du Château d’eau, Win win deal cherche à interpeller les badauds. Le magasin n’est pas nouveau dans le 9ème arrondissement, et son gérant, Binod Ojha, figure parmi les nombreux grossistes basés dans le quartier. Depuis 2004, celui-ci vend des vêtements népalais et indiens, mais aussi des sacs ou encore des écharpes.
Mais face à la crise, celui-ci ne parvient pas à faire face à la baisse de commandes. En guise de dernier coup de poker, Binod a donc choisi de mettre en place un système permettant à ses clients d’établir eux-mêmes le prix de leurs achats.
Une stratégie payante ?
Afin de remettre son chiffre d’affaires dans les clous, le gérant a d’abord choisi d’élargir les articles proposés à ses boutiques clientes, en ajoutant des souvenirs, une bagagerie ou encore des accessoires de mode. Puis l’idée a été d’ouvrir son magasin aux particuliers, sans lésiner sur les opérations de déstockage à -60 %. Mais cela n’a pas suffit.
Aujourd’hui, il a donc opté pour l’expérience de la dernière chance : offrir la possibilité à ses clients d’établir les prix. Celui-ci a toutefois pris le soin d’afficher le prix coûtant en dessous duquel le client ne peut descendre. Ce prix, deux à trois fois moins cher que dans les magasins habituels, correspond à la somme versée aux fournisseurs, à laquelle s’ajoute le coût de transport. Un tarif qui ne permet donc aucune marge.
Quid d’un véritable modèle économique basé sur ce dispositif ?
Reste que Binod n’est pas le premier à se risquer sur ce créneau. Rien que sur Paris, cinq hôtels se sont lancés dans l’opération "payez ce que vous voulez" il y a quelques mois. Chaque jour, les établissements concernés proposaient deux ou trois chambres à prix libre. Un dispositif couronné de succès puisqu’une centaine de personnes ont opté pour le système, payant leurs chambres 25 à 30 % moins cher qu’à l’accoutumée.
Toutefois, le site BrandAlley a lui aussi tenté l’aventure en 2009 sur une journée. Mais plus de huit internautes sur dix n’ont pas dépensé plus d’1 ou 2 euros par article. Une opération en forme d’échec sur le plan financier, donc, mais qui aura permis l’enregistrement de 350 000 connexions sur une journée. Un joli coup de communication. Résultat, une telle stratégie vaut en général plus pour la publicité qu’en tant que réelle ligne à tenir sur le long terme.