D'après un sondage Cadremploi/Ifop, 47 % des salariés parleraient ouvertement de politique avec leurs collègues au bureau. Une pratique certes tout à fait légal puisque rien n'empêche juridiquement d'afficher ses engagements au travail, mais qui n'est pas toujours très bien vue…
À en croire un sondage Cadremploi/Ifop publié le 17 mars dernier, 47 % des salariés discutent politique avec leurs collègues. Mais si le sujet de discussion est bien légal – à condition toutefois de ne pas tomber dans le prosélytisme et ainsi risquer de déranger son entourage professionnel –, la sphère professionnelle est un espace délicat où les débats politiques doivent, ici plus qu'ailleurs, rester contrôlés.
À l'instar de tout autre citoyen, le salarié jouit de la liberté d'expression, raison pour laquelle aucune entreprise n'est en droit de lui interdire les discussions politiques ou religieuses, ou encore de le punir pour s'être exprimé sur la question. Mais il est important de noter que ce droit peut se révéler hasardeux. L'une des limites de ce dernier est notamment le risque de trouble ou de désorganisation de la société. C'est pourquoi il serait préférable d'exprimer ses opinions avec modération pour ne pas heurter ses collègues ou ses clients.
Évidemment, militer au bureau n'est pas conseillé, une entreprise étant un espace privé où les employés n'ont pas à distribuer de tracts politiques, et ce encore moins pendant le temps de travail. Cependant, la liberté syndicale permet aux salariés protégés de commenter l'actualité politique ou de donner des consignes de vote. Mais il n'en est rien pour les employés ordinaires, qui courent le risque d'être renvoyé.
Un sujet glissant mais presque incontournable
Reste qu'en pratique, les conflits sont assez rares puisque les salariés ont tendance à freiner leurs conversations. Un constat qui s'explique par le fait qu'au même titre que les citoyens, ils préfèrent en discuter avec les personnes qui partagent leurs opinions, comme leur famille ou encore leurs amis. Pour les spécialistes des comportements politiques, c'est d'ailleurs sur le lieu de travail que les chances de discuter avec des personnes d'un avis contraire sont les plus importantes.
Mais au final, sans aller jusqu'à indiquer pour quel candidat on s'apprête à voter, la politique occupe quoi qu'il en soit une place importante dans les conversations des salariés. Car se laisser aller à commenter l'actualité, à discuter du système de santé, du prix de l'essence, du chômage ou encore de l'éducation des enfants, c'est également, au sens large du terme, parler de politique.