Le volet relatif à la médecine du travail de la loi El Khomri est entré en vigueur depuis le 1er janvier 2017. Désormais, les salariés ne sont plus obligés de passer la visite médicale obligatoire tous les deux ans, mais tous les 5 ans.
Ce changement instauré par l’article 102 de la loi Travail du 8 août 2016 est presque passé inaperçu en raison de la vague de contestation suscitée par cette loi dans son ensemble. Certains y voient pourtant une injustice envers les travailleurs.
Des exceptions
Si auparavant, le nouveau salarié était obligé de passer une visite médicale d’embauche avant la fin de sa période d’essai, puis tous les deux ans, désormais la visite médicale obligatoire se fera tous les cinq ans. Cependant, la nouvelle loi prévoit une visite obligatoire au moins tous les 4 ans pour les travailleurs à risque comme ceux exposés aux agents cancérogènes tels que l’amiante ou à des produits toxiques ou mutagènes.
Des infirmiers pour informer
Pour remédier à la pénurie de spécialistes de la médecine du travail, la loi El Khomri a remplacé la visite médicale d’embauche par une visite d’information et de prévention qui peut être effectuée par un interne ou un infirmier. Ces derniers peuvent orienter les plus fragiles vers un médecin du travail s’ils jugent que son intervention est nécessaire.
Des bémols
D’après la CGT et la FO, cette réforme vise à démanteler la médecine du travail au grand dam des salariés. Pour le syndicat des cadres CFE-CGC, cette nouvelle loi est préjudiciable surtout pour les salariés présentant un risque de burnout, car seul un médecin du travail peut le diagnostiquer. Pire encore, avec cette loi, le médecin peut déclarer l’inaptitude d’un salarié à l’issue d’un seul examen. De plus, ses chances de reclassement sont réduites, car son employeur ne sera plus obligé de faire des efforts pour lui trouver un poste adapté à son état de santé.