Voilà des années que des chercheurs de tous horizons s'escriment à trouver un moyen de lutter contre la calvitie. Après des décennies d'insuccès, voilà qu'une équipe de recherche vient de réussir à faire repousser des cheveux en laboratoire. Un nouvel espoir qui pourrait prochainement permettre de traiter un fléau qui concerne beaucoup d'hommes, mais également nombre de femmes.
Via la culture en laboratoire de cellules humaines issues du derme papillaire, des chercheurs de l'université Durham au Royaume-Uni sont récemment parvenus à faire repousser des cheveux. C'est en tout cas ce qu'affirme une étude rendue publique lundi à travers le Compte rendu de l'Académie américaine des sciences (PNAS). Comme l'a souligné le professeur de biologie, Colin Jahoda, cette découverte "est un important pas qui va aider à faire avancer (…) la recherche".
Depuis quarante ans, les scientifiques sont nombreux à tenter sans succès de cloner des follicules pileux, ces fameuses usines à fabriquer des cheveux, en se servant des cellules du derme papillaire.
Une découverte majeure
Jusqu'à présent, les traitements disponibles ne permettaient que de ralentir légèrement la perte des cheveux, sans pour autant stimuler la croissance de nouveaux. Une autre méthode consiste quant à elle à prélever des cheveux situés sur l'arrière de la tête pour les placer sur le devant, mais sans véritable augmentation de la masse capillaire.
Or, c'est précisément à ce niveau que la nouvelle expérience apporte un véritable changement. Cette fois, les cellules humaines, après avoir été cultivées, ont été réimplantées sur la peau de souris, entraînant la production de follicules pileux. Comme l'explique Angela Christianio, professeur de dermatologie à l'Université Columbia à New York et co-auteur de l'étude, cette méthode rend possible le développement de nombreux follicules mais également la régénération de ceux existants.
Résultat : ce système pourrait prochainement permettre l'accès à la greffe de cheveux à des personnes disposant de peu de follicules, aussi bien chez les hommes, les femmes ou encore ceux ayant été victimes de brûlures. À noter toutefois que les cellules papillaires sont plus facilement récupérables ré-implantables chez les souris, notamment parce qu'elles s'agglutinent plus spontanément dans les cultures en laboratoire.
La calvitie en chiffres
D'après l'American Hair Loss Association, les deux tiers des hommes – du moins aux États-Unis – perdent selon différents degrés leurs cheveux, puis 85 % se dégarnissent fortement à 50 ans. Pour autant, 25 % des chauves commencent en réalité à perdre leurs cheveux avant l'âge de 21 ans.
En France, les chiffres sont plus encourageants : 30 % des hommes de 30 ans seraient concernés, 40 % des hommes de 40 ans, 50 % des hommes de 50 ans et 80 % des hommes de plus de 70 ans. Et quid de l'alopécie androgénétique, soit la calvitie la plus répandue, chez les femmes ? En France, 2 millions d'entre elles seraient touchées. Ce qui représenterait au total 10 millions de Français.
Sources : PNAS, HuffPost, Columbia.edu