D’après les résultats d’une étude américaine publiés récemment dans les comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS), la cigarette électronique présenterait des dangers pour ses utilisateurs. Elle augmenterait le risque de développer certains cancers et des maladies cardio-vasculaires.
Les résultats d’une étude réalisée par des scientifiques de la faculté de médecine de l’Université de New York dévoilent les risques encourus par les vapoteurs. Bien que 6 millions d'européens ont cessé la cigarette grâce à la cigarette électronique, elle n'en reste pas moins dangereuse.
E-cigarette : des risques de cancer
Dans le cadre de l’étude, les chercheurs ont exposé des souris et des cellules humaines au vapotage durant 12 semaines. Ils estiment que les rongeurs soumis à l’expérience ont inhalé autant de vapeur de nicotine qu’un humain utilisant une cigarette électronique pendant 10 ans. À la fin de la période d’exposition, les chercheurs ont relevé des dommages au niveau de l’ADN des cellules des poumons des rongeurs. Ils ont également constaté des effets similaires au niveau du cœur et de la vessie des cobayes. En outre, les scientifiques ont observé une réduction du taux de protéines réparatrices dans les organes des souris vapoteuses par rapport à ceux des rongeurs exposés à de l’air filtré au cours de la même période. Parallèlement, ils ont observé des mutations tumorales sur les cellules humaines (des poumons, de la vessie et du cœur) exposées en laboratoire à de la nicotine et de la nitrosamine. Ainsi, les auteurs de l’étude concluent que les vapoteurs présentent des risques élevés de cancer du poumon et de la vessie, et de maladies cardiaques par rapport aux non-fumeurs.
Des risques d’accoutumance
Dans son rapport du 23 janvier 2018, l’Académie américaine des sciences et de la médecine soutient que la cigarette électronique serait moins nocive que la version traditionnelle dans la mesure où elle contient moins de substances toxiques. Cependant, le même rapport évoque le risque d’accoutumance, notamment chez les jeunes qui présenteraient un taux d’utilisation d’e-cigarette plus élevé que les adultes. En 2016, Vivek Murthy, médecin général des États-Unis, évoque une augmentation de 900% du taux d’utilisation de cet appareil chez les lycéens. D’après les auteurs, la nicotine contenue dans la fumée inhalée par les vapoteurs pourrait engendrer une accoutumance chez les jeunes. En conséquence, ces derniers seraient prédisposés à fumer des cigarettes traditionnelles. D’après Santé Publique France (recommandations émises en 2016), le risque de devenir fumeurs de tabac est réel chez les vapoteurs, mais l’utilisation de cigarette électronique pourrait également retarder l’entrée dans le tabagisme voire dans certains cas permettre d'arrêter de fumer.