D'après une étude néo-zélandaise récemment mise au jour, le cannabis pourrait occasionner une chute importante du quotient intellectuel (QI) chez les gros consommateurs. Une conséquence qui aurait tendance à s'aggraver pour les personnes ayant commencé à fumer jeune.
Aujourd'hui, la France reste l'un des pays où l'on consomme le plus de cannabis en Europe. Usage récréatif pour les uns – en témoigne la légalisation du cannabis dans l'État du Washington il y a quelques jours aux États-Unis –, fléau pour les autres, cette plante peut entrainer une véritable dépendance psychologique et avoir des effets désastreux sur la santé. C'est en tout cas ce que laissent penser les études scientifiques. En septembre dernier, une enquête néo-zélandaise a ainsi montré que le cannabis pouvait entrainer la perte de huit points de QI chez les personnes ayant débuté tôt leur consommation et fumant régulièrement. À noter que l'âge et la fréquence de consommation de cannabis n'ont toutefois pas été précisés par l'étude. Même chose concernant les effets provoqués par un arrêt ou un ralentissement de cette pratique.
Comme le souligne le pédopsychiatre Marcel Rufo, la concentration et l'estime de soi des fumeurs réguliers seraient fortement affectées. Mais pour autant, le cannabis présente-t-il de véritables dangers pour la santé ? Pour Marcel Rufo, cela ne ferait aucun doute dans la mesure où un joint fait absorber au fumeur six à sept fois plus de goudron et de monoxyde de carbone qu'une simple cigarette. Ainsi, le risque de cancer – de la gorge, des lèvres et évidemment des poumons – serait bien plus important.
Pour autant, le cannabis n'aurait aucune incidence sur la consommation de drogues plus dures (cocaïne, héroïne, etc.) selon les spécialistes. Une affirmation que le pédopsychiatre Marcel Rufo tempère néanmoins, pointant notamment la plus grande vulnérabilité des consommateurs de cannabis aux sollicitations des dealers.
Interrogé jeudi sur le plateau de France 2, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a fait savoir que le trafic de cannabis représentait aujourd'hui "sans doute deux milliards d'euros de chiffre d'affaires" par an dans l'Hexagone.