Une énième étude scientifique abordant les effets du cannabis sur le cerveau vient de paraître, mais celle-ci ne devrait pas plaire aux consommateurs. Même si le nombre de volontaires sur laquelle se base l'analyse est assez faible (20 fumeurs et 20 non-fumeurs âgés de 18 ans à 25 ans), ses conclusions viennent éclairer sous un nouveau jour les probables risques liés à la consommation de cannabis.
Comme l'a indiqué à Associated Press le directeur de l'Institut national sur l'abus de drogue américain, cette étude menée par des chercheurs de la Northwestern University (États-Unis) et diffusée par le Journal of Neuroscience est l'une des premières à se tourner vers les effets sur le cerveau chez les "fumeurs récréatifs". À travers un communiqué publié par l'Université de Northwestern, Hans Breiter, l'un des auteurs de l'analyse, déclare que la plupart d'entre nous s'imaginent qu'une consommation récréative ne pose pas de problème dès lors que tout se passe bien au travail ou dans les études. Or, comme il le souligne, l'étude affirme l'inverse et montre qu'une consommation occasionnelle de cannabis peut au contraire s'avérer néfaste.
En pratique, l'étude a consisté à demander à des volontaires d'estimer leur consommation de cannabis durant les trois derniers mois. Et il s'avère que ceux ne fumant qu'une ou deux fois par semaine sont sujets à des anomalies au niveau de deux régions du cerveau : l'amygdale et le noyau acumbens, jouant respectivement un rôle en matière d'émotions et de motivation, comme le déclare Le Journal de la Science. Reste toutefois maintenant à réaliser d'autres études pour savoir ci ces modifications cérébrales débouchent sur des symptômes.
Des comportements qui évoluent rapidement
Pour le Washington Post, les comportements culturels concernant le cannabis changent de manière fulgurante aux États-Unis. Il faut dire qu'un certain nombre d'États ont dernièrement décriminalisé et légalisé le cannabis, chose qui était encore inconcevable il y a une génération. Résultat, des industries ont été créées à cet effet depuis la légalisation, notamment dans le Colorado et l'État de Washington.
En dehors des États-Unis, c'est l'Uruguay qui a le premier autorisé et dans le même temps contrôlé toutes les facettes de l'industrie (importation, exportation, plantation, culture, récolte, production, stockage, distribution, etc.). Côté français, un ex-ministre de l'Intérieur, Daniel Vaillant, se bat pour parvenir à un résultat comparable pour entre autres mieux protéger la santé des consommateurs et mettre fin au trafic. Pour rappel, 1,2 millions de Français consommeraient régulièrement du cannabis (au moins 10 fois par mois) alors que 3,8 millions en fumeraient au moins une fois par an.
Sources : sciencenewsline, journaldelascience, washingtonpost, slate, anpaa.asso