Dans l’imaginaire populaire, les psychopathes sont des personnes toxiques et violentes. Et s’ils étaient en réalité des financiers de haut-vol, des sportifs de haut niveau et des politiciens célèbres ? Des chercheurs américains en psychologie ont montré que certains traits spécifiques des psychopathes sont des facteurs de réussite professionnelle.
Portrait-robot du psychopathe contemporain
Oubliez Hannibal Lecter et ses acolytes en camisole. Les psychopathes ne sont pas ceux que l’on croit, d’après Scott O. Lilienfeld et Ashley Watts, deux chercheurs en psychologie de l’Université d’Emory en Floride. Leurs études démontrent que l’absence d’émotions et de morale, doublée d’un comportement asocial et dominateur, seraient autant de "qualités" pour réussir une brillante carrière professionnelle. Jouissant d’un charme factice et d’une malhonnêteté à toute épreuve, les psychopathes n’auraient en effet aucun mal à obtenir ce qu’ils veulent au détriment des autres. Tous les traits typiques de la psychopathie ne sont donc pas négatifs, ou du moins, ils sont à double tranchant. Par exemple, une grande audace peut permettre de devenir président ou tueur en série, au choix.
La psychopathie à succès
Dès 1941, le psychiatre américain Hervey Cleckley postule l’existence paradoxale d’une "psychopathie à succès". Ses travaux sont poursuivis hors du milieu carcéral et incluent les psychopathes qui n’ont jamais été arrêtés. Les études menées suggèrent que ces derniers réussissent mieux que leurs homologues en prison car ils souffrent d’une anxiété sociale et contrôlent mieux leurs impulsions. En mettant leur intelligence et leur témérité au service de leurs ambitions plutôt que du crime, les psychopathes seraient beaucoup à atteindre les sommets dans des secteurs concurrentiels comme la finance, la politique mais aussi les sports à haut risque. Mais s’ils mènent des carrières prestigieuses, leur vie personnelle est un désert car ils sont incapables d’attachement réels.
Qu’on se rassure, les psychopathes ne sont pas nombreux (selon les estimations, ils ne représenteraient qu’1% de la population) et la plupart ne sont pas violents. Mais en attendant, méfiez-vous peut-être de votre patron…
Sources : Slate, Huffingtonpost, Psychologies