Stelarc, un artiste et scientifique australien, s’est fait pousser une troisième "oreille" sur le bras. Son objectif : connecter cette prothèse à internet afin d’être suivi à distance, et surtout révolutionner l’art de la performance.
"Extra ear", c’est le nom qu’a donné l’artiste australien Stelarc à un projet insolite sur fond d’exploration des limites biologiques du corps humain. Depuis dix ans, ce dernier se fait construire une troisième oreille en biopolymère sur le bras. En pratique, l’intervention de trois chirurgiens a été nécessaire. À noter que la création de cette matière a été rendue possible via culture cellulaire.
Cette "oreille supplémentaire" est selon ses mots une façon pour Stelarc de révolutionner l’art de la performance par le corps humain.
Une troisième oreille en passe de devenir un microphone-GPS ?
Prochainement, Stelarc souhaiterait faire de sa troisième oreille un microphone connecté au web à même d’enregistrer les bruits alentours. Mieux : il voudrait intégrer à cette dernière un GPS de façon à être suivi par les internautes. Dans un entretien publié par le Sidney Morning Herald, l’artiste imagine à l'avenir "entendre avec les oreilles de quelqu’un à New York, et au même moment voir avec les yeux de quelqu’un à Londres". Reste qu’il lui faudra subir d’autres opérations chirurgicales, afin d’aboutir à pareil résultat.
Stelarc, un artiste désireux d’explorer les possibilités du corps humain
Par ailleurs directeur du laboratoire des anatomies alternatives à l’Université de Curtin, Stelarc n’en est pas à sa première performance. Celui-ci avait notamment mis au point par le passé un exosquelette, et avait utilisé un troisième bras robotisé pour écrire. On n’est pas loin des expérimentations d’un David Cronenberg, période Videodrome. Ou dans une certaine mesure des performances d’Orlan.