Des cyclones se forment souvent sur les planètes comme la Terre ou Jupiter, mais rarement sur les étoiles. À ce titre, W1906+40 fait figure de remarquable exception.
Une étoile exceptionnelle
En se basant sur les données de deux télescopes orbitaux, Spitzer et Kepler, les astronomes de la NASA ont découvert une étoile où règne une gigantesque tempête. W1906 + 40 se trouve dans la constellation de la Lyre, à 53 années-lumière de la Terre. Aussi grande que Jupiter, cette étoile naine de type L tourne sur elle-même en neuf heures. Elle est qualifiée d’étoile car elle brille en déclenchant en son cœur une fusion nucléaire, même si sa luminosité ne représente que 0.02% de celle du Soleil. Sa température de surface, d’environ 2.038 °C, est suffisamment froide pour que des nuages, et par endroits des tempêtes, se forment dans son atmosphère.
Au cœur du cyclone
Grâce au télescope infrarouge Spitzer, une grosse tache sombre a été repérée au pôle Nord de la planète. Les astrophysiciens ont d’abord cru qu’il s’agissait d’une tache stellaire comparable à celles qui se forment à la surface du Soleil. Mais les données collectées par le télescope orbital Kepler ont permis de déterminer que la tache était en réalité un gigantesque cyclone dont le diamètre représente trois fois celui de la Terre. Le tourbillon nuageux est comparable à la grande tache rouge de Jupiter que les astronomes observent depuis le 19e siècle.
Selon les chercheurs de l’Université du Delaware (Etats-Unis), les nuages de W1906 + 40 sont composés de minuscules particules minérales en suspension. "Nous savons que la tempête découverte dure depuis au moins deux ans, et probablement plus longtemps", explique John Gizis, le directeur des études. Son équipe compte étendre ses recherches aux naines brunes, ces étoiles ratées qui pourraient en réalité être des planètes "super-performantes". "Nous ne savons pas si ce genre de tempête stellaire est unique ou commune, et nous ne savons pas non plus pourquoi elle dure si longtemps", s’enthousiasme Gizis. Nous attendons avec impatience leurs prochaines conclusions.
Sources : Sciences et Avenir, NASA