Le soleil fait grimper les températures et amène avec lui des pics d’ozone. Alors que des régions ont déjà signalé que le seuil de pics d’ozone avait été dépassé (soit 180 microgrammes par m3), certaines mesures restent à prendre. Que faut-il craindre de tels pics ? Comment s’en protéger au mieux cet été ?
L’ozone ou O₃ est une molécule instable située dans l’atmosphère, sensible à la température : plus il fait chaud, plus il y a de molécules d’ozone dans l'air. Et à l’inverse de ce que l’on pourrait croire : cette molécule n’est pas forcément mauvaise. En effet, comme le précise le site Slate, les molécules d’ozone sont présentes en altitude et sur le sol.
Une protection dans l’atmosphère, un danger dans le sol
En altitude, la couche d’ozone nous protège puisqu’elle filtre les rayons ultraviolets et UV-C, diminuant ainsi le risque de cancer de la peau. À l’inverse, au niveau du sol, lorsque la chaleur, les pots d’échappements et les moteurs thermiques se croisent, des molécules d’ozones sont produites en forte quantité.
Résultat : cette réaction chimique donne lieu à des pics d’ozones synonymes de "pollution des beaux jours" comme le définit Karine Léger, ingénieure à Airparif, une association régionale de surveillance de la qualité de l’air.
Des conséquences respiratoires mortelles
Cette pollution, mélange de gaz d’échappement, d’hydrocarbure et de chaleur solaire, est un véritable danger pour l’organisme sans que l’on s’en aperçoive : la molécule se manifeste seulement par un léger grattement du fond de la gorge. En effet, l’ozone cumule tous les effets négatifs des polluants des véhicules et de la ville, formant un cocktail dangereux pour nos poumons.
Ce sont les conséquences respiratoires de ces pics (œdème, asthme, insuffisance respiratoire…) dont il faut se méfier. Ainsi, pour la période 2004-2006, l’Institut national de veille sanitaire (Invs) estime que 65 morts prématurées sont liées à l’ozone.
Constat autrement plus frappant chez nos voisins anglais, d’après une étude du Stockholm Environment Institute (SEI) : pendant la période de canicule de 2006, les chercheurs ont relevé que l’ozone généré était responsable de 970 décès prématurés.
Quels sont les profils les plus touchés ?
Ce mélange de polluants accentue les symptômes d’une allergie et s'attaque aux poumons. Ainsi les personnes les plus touchées sont celles souffrant de maladies respiratoires chroniques.
Enfin, il est normal que la pratique d’une activité physique ou sportive soit déconseillée en cas de pic d’ozone : plus on respire, plus on ingère cette pollution. Ainsi un cycliste sera plus exposé qu’un piéton puisqu’il s’essouffle davantage. Mais cette équation dépend du lieu où l’on circule : si le cycliste en question côtoie les grands axes, il sera alors plus exposé. En effet, s’il passe par les axes routiers en ville : il sera confronté directement à la pollution du sol, plutôt qu'en piste cyclable où le taux d’exposition est divisé par deux ou trois par rapport à la route, située quelques mètres plus loin.
Il en est de même pour le conducteur à vitre ouverte : l’automobiliste, qui pourtant ne produit aucun effort physique, peut parfois être confronté à une mauvaise aération de son habitacle. Dans ce cas, l’intérieur du véhicule sera paradoxalement plus pollué qu’à l’extérieur.
Quels sont les lieux et les moments à privilégier ?
Si l’on veut éviter tout danger lors d’un jogging ou d’une marche à pied, il faut privilégier les heures matinales, lorsque la chaleur n’est pas encore montée. Le moment le plus dangereux étant compris entre 15 et 16 heures, Airparif conseille dans ce cas d’attendre 20 h avant de pratiquer une activité physique extérieure.
Ainsi rien ne sert de porter un masque blanc, comme on peut le voir parfois, d’une part il ne filtrera aucun gaz, de l’autre les particules passeront quand même à travers le tissu. Pas la peine non plus de compter sur la protection de parc ou d’espaces verts, l’ozone s’y trouvera également. Il en est de même pour les milieux éloignés de la ville. L’ozone se déplace et parfois les campagnes se trouvent avec des taux d’ozones similaires à ceux des grandes villes comme Paris ou Lyon.
La meilleure solution, reste de ne pas s’exposer à l’extérieur et de rester chez soi aux heures les plus chaudes. Il faudrait alors aérer plutôt en matinée et fermer ses fenêtres quand vient l’après-midi.
Sources : Terra-Eco ; Slate