Selon les statistiques, 34 % des Français sont des fumeurs et 78 000 personnes meurent chaque année des effets du tabagisme. Depuis le 20 mai dernier, et ce, dans le cadre de la lutte antitabac, les paquets de cigarettes neutres ont fait leur apparition dans l’Hexagone. Des avertissements sanitaires couvrent presque la totalité de l’emballage et ont remplacé les logos des fabricants.
Depuis le 20 mai, la production de paquets de cigarettes affichant des logos est interdite. Cette mesure a été validée par la Cour de justice de l’Union européenne le 4 mai dernier. Ainsi, la dernière livraison des emballages actuels aux commerçants est prévue pour le 20 novembre prochain et les éventuels stocks sont à écouler avant fin 2016. Cette mesure est adoptée par l’Australie depuis 2012. Elle devrait également être appliquée en Angleterre, suivie par l’Irlande. Durant le dernier conseil des ministres français, une ordonnance interdisant la publicité directe ou indirecte en faveur des cigarettes conventionnelles, électroniques et des tabacs à rouler a également été décrétée.
Les réactions des professionnels du tabac
Le sujet suscite la polémique chez les fabricants de cigarettes et les détaillants. Le 19 mai dernier, la Confédération des buralistes déclarait avoir déposé un recours auprès du Conseil d’État concernant le décret et l’arrêté visant à l’application du paquet neutre. Cette requête stipule une demande de report de l’adoption jusqu’à ce que l’ensemble des pays européens l’ait instaurée. Cependant, les tentatives menées par les industriels n’ont pas encore porté leurs fruits.
La cigarette électronique, une arme discutée
Aux prémices de la lutte contre le tabagisme, l’e-cigarette était considérée comme l’arme ultime facilitant le sevrage tabagique et réduisant le taux de mortalité lié au tabac. Actuellement, plusieurs associations condamnent le fait de mettre l’utilisation de ce dispositif de vapotage sur un même piédestal que la consommation de tabac conventionnel. Un rapport édité par le Collège royal de médecine britannique souligne que l’e-cigarette a prouvé son efficacité dans la lutte contre le tabagisme. Aucune certitude n'existe pour l'instant, mais les conséquences d’une utilisation sur le long terme seraient moindres – de l’ordre de 5% – par rapport aux risques associés au tabac fumé.
La cigarette électronique touchée par les mêmes restrictions
L’Association pour les utilisateurs de cigarette électronique (Aiduce) s’oppose à l’idée d’assimiler ce produit inoffensif au tabac. Son vice-président, Claude Bamberger, confirme que la cigarette électronique destinée à la consommation courante constitue un produit sans danger pour la santé. Les textes actuellement en vigueur imposent une réduction de la nicotine contenue dans le liquide de recharge à 20 milligrammes par millilitre. Ils interdisent également le rajout de certains additifs. Certaines règles seraient en passe d’être instaurées en ce qui concerne l'emballage. La Fivape, Fédération interprofessionnelle de la vape, s’oppose déjà aux éventuelles normes imposées aux produits de vapotage.
Sources : futura-sciences, lemonde