Le très sérieux magazine américain New England Journal of Medicine (NEJM) vient de publier une étude selon laquelle la cigarette électronique serait 5 à 15 fois plus néfaste pour la santé que la cigarette classique.
Ce n’est pas la première fois que les "bienfaits" de la cigarette électronique par rapport au tabac sont remis en question. En novembre dernier déjà, une étude japonaise estimait en effet ces dernières plus cancérigènes que le tabac. Rebelote avec cette fois la conclusion d’une étude américaine réalisée par des chercheurs de l’Université d’État de Portland et rendue publique par la revue NEJM. À en croire celle-ci, la vapeur renfermant de la nicotine, une fois chauffée au maximum et fortement aspirée, entraînerait parfois la formation du formaldéhyde. Or, ce composé rendrait la cigarette électronique 5 à 15 fois plus cancérigène que le tabac.
Afin de mesurer les effets de ce phénomène, les scientifiques se sont servis d’une machine à inhaler de la vapeur de cigarettes électroniques, tour à tour à faible et haut voltage. Objectif : comprendre comment le formaldéhyde, réputé très cancérigène, prend forme via le liquide renfermant de la nicotine, du propylène-glycol, de la glycérine et d’autres agents chimiques donnant du goût. Bien qu’aucune trace de formaldéhyde n’ait été observée lorsque la machine ne dépassait pas 3,3 volts – soit un chauffage normal –, dès 5 volts, le taux de cette substance dépassait amplement celui des cigarettes classiques.
Autrement dit, un vapoteur inhalant au quotidien 3 millilitres du liquide vaporisé chauffé au maximum reçoit 14 milligrammes de formaldéhyde. Problème : même une personne fumant un paquet de cigarettes par jour ne s’expose pas à plus de 3 milligrammes de ce cancérigène.
Un résultat effrayant, mais déjà discrédité
Résultat, un vapoteur procédant de la sorte chaque jour sur le long terme serait 5 à 15 fois plus exposé au cancer qu’un autre, d’après l’étude. Reste que pour certains chercheurs, à l’instar du directeur de la division sur le tabagisme de la faculté de médecine et de dentisterie de Londres, Peter Hajek, cette nouvelle recherche est biaisée. Pourquoi ? Tout simplement parce que les vapoteurs surchauffant le liquide obtiennent un goût âcre particulièrement désagréable – raison pour laquelle ils font en sorte de ne pas aspirer trop fort. De fait, il est selon lui certain que la cigarette électronique est plus nocive que l’air de la mer, mais beaucoup moins que la cigarette classique. Étude à prendre avec des pincettes, donc.