Alors que de plus en plus d'individus optent pour ce moyen de fumer, les "vapoteurs" verront peut-être l’avantage de la consommer à n'importe quel endroit disparaître.En effet, jusqu’ici le vide juridique sur la cigarette électronique permettait de fumer dans les lieux publics, mais la remise d’un rapport à la Ministre de la Santé le 28 mai prochain laisse présager une interdiction de son utilisation dans les lieux publics.
La cigarette électronique fait de plus en plus d’adeptes. Selon les industriels se sont près de 500 000 vapoteurs qui se sont tournés vers cette solution moins coûteuse et pleine d’avantages.
Elle est d’autant plus attirante pour ceux qui souhaitent mettre un terme à leur consommation de tabac, en effet, elle permet de reproduire les sensations d’une cigarette. L’un des autres bénéfices de cette cigarette est surtout qu’aujourd’hui on peut vapoter dans n’importe quel lieu, que ce soit dans son bureau ou au restaurant, aucune législation ne l’interdit… pour le moment.
Des conséquences sur la santé encore très floues
Pourtant quelques interrogations se posent concernant les conséquences médicales de la consommation d’une telle cigarette. En effet, la cigarette électronique se compose d’une cartouche liquide pouvant contenir de la nicotine, des solvants ou des arômes.
Si des substances d’une cigarette classique comme le goudron, l’ammoniaque ne s’y retrouvent pas, la nicotine y est toujours présente et elle reste une substance addictive, classée très dangereuse selon l’Organisation Mondiale de la Santé. C’est surtout le mystère des conséquences sur le long terme du propylène glycanol qui inquiète les autorités sanitaires. On peut retrouver cette substance dans nos gels douches, médicaments et notre alimentation mais les conséquences de son inhalation à long terme sont encore inconnues.
Face à l’absence d'information sur les risques probables, L’Affsaps (Agence française de sécurité sanitaire et des produits de santé) prenait donc ses précautions en recommandant en 2011 de ne pas en consommer.
Vers la fin des cigarettes électroniques au travail ?
Pour l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), les cigarettes électroniques restent nocives car elles émettent partiellement des fines particules susceptibles d’altérer la qualité de l’air et donc de favoriser un tabagisme passif. Une raison pour laquelle l’INRS voudrait mettre un terme à l’autorisation de l’e-cigarette dans les bureaux.
A l’inverse, certains tabacologues déclarent qu’un tabagisme passif est peu possible car il n’y a pas de substances toxiques (monoxyde de carbone) dans la vapeur que dégage la cigarette électronique.
Selon l’avis de nombreux médecins, elle est une porte d’entrée au tabac pour les jeunes, elle initie au geste de fumer, et la nicotine contenue peut créer une forme de dépendance. Aucune réglementation n’existe pour l’heure, mais il se pourrait que les autorisations décident d’interdire l’utilisation de cette cigarette dans les lieux publics au nom du principe de précaution car elle reste un symbole.
Le 28 mai prochain, la ministre de la Santé recevra le rapport du pneumologue et président de l’Office français de prévention du tabagisme, Bertrand Dautzenberg, sur les effets de l’e-cigarette. Ce dernier expliquait déjà en mars dernier, que la cigarette, qui comprenait de la nicotine, n’était pas "un produit pour arrêter de fumer mais pour fumer autrement."