Autorisé dans une petite poignée de départements français depuis 2016, circuler entre les files de voitures, pour les véhicules motorisés à deux ou trois roues, ne sera désormais plus permis. En effet, la CIF (Circulation Inter-File) ne faisait objet, jusque-là, que d’une expérimentation temporaire. Ce test a pris le 31 janvier 2021, ce qui veut dire qu’à partir de ce mois de février, circuler entre les files pour les conducteurs de moto redevient une infraction. Cette pratique devrait néanmoins faire son retour dans le Code de la route dans un futur prochain.
Le Code de la route a recommencé à interdire, depuis le 1er février dernier, la circulation entre les files. Outre les motos et les scooters qui circulent en Île-de-France ceux du Rhône, de la Gironde, et des Bouches-du-Rhône sont également concernés par cette interdiction. Dans l’ensemble, il ne s’agissait que d’une expérimentation. Zoom sur les conclusions tirées de ce test routier.
Les routes concernées par cette dérogation temporaire
Pratique courante et répandue chez les conducteurs de véhicules à deux roues motorisés, la circulation entre les voitures n’a en réalité rien de légal. Toutefois, comme pratiquement tous les motards s’y adonnaient, la Sécurité routière a eu l’idée de mettre en place une phase d’expérimentation pour voir ce que cela donnerait. Ainsi, depuis le 1er février 2016, dans onze départements français, la CIF est devenue possible, sans pour autant entrer dans la légalité. Par ailleurs, seules certaines voies étaient concernées, à savoir les routes à deux chaussées et les autoroutes. En outre, ce dépassement n’était permis que si les deux files de voitures allaient dans le même sens. Bien sûr, les vélos et les trottinettes, nouvelles stars des transports écolo, n’étaient aucunement concernés par cette dérogation.
Une fin de test peu concluant
En cinq ans de test, la Sécurité routière a largement eu le temps d’évaluer les bons et mauvais côtés de la circulation interfilaire. D’après les résultats collectés par l’analyse du Cerema, cette expérimentation est peu concluante. En effet, le taux d’accidentalité impliquant les véhicules motorisés à deux roues n’a fait qu’augmenter depuis la mise en place de la dérogation. Ce chiffre a notamment connu une hausse de 12% sur les routes des départements testés. Parallèlement, ceux qui n’étaient pas concernés ont vu leur taux d’accidentalité décroître de 10%, mettant en avant un contraste flagrant. Entre temps, les premiers radars privés ont débarqué sur les routes.
Une seconde phase d’expérimentation prévue pour bientôt
Si, pour l’instant, les responsables de la sécurité routière n’ont pas l’intention de renouveler l’expérience, cela ne signifie en rien que la circulation interfilaire va disparaître une bonne fois pour toutes. Certes, la pratique est désormais reléguée au stade de simple infraction routière, constatable à distance qui plus est, passible d’une amende de 135 € et d’un retrait de points du permis. Cependant, cette première expérimentation a permis de renforcer la pédagogie sur la question. Ainsi, une seconde phase test pourrait être mise en place, avec cette fois-ci, un élargissement conséquent de la zone géographique concernée.