Dans le cadre de la réforme du permis de conduire annoncée le 13 juin 2014 par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et inscrite dans la Loi Macron, le nouvel examen du code de la route est entré en vigueur le lundi 2 mai dernier. Les résultats pour les premiers candidats sont catastrophiques avec 16.7% de réussite contre 70% auparavant.
Ce qui a changé
La nouvelle réforme prévoyait de remettre les questions du code, inchangées depuis 1998, au goût du jour à l’aide notamment de nouveaux supports comme des vidéos ou des vues aériennes.
Pour ce faire, les questions ont été enrichies : on en compte 1000 aujourd’hui contre 700 avant la réforme. De même, les thèmes ont également été revus, passant de 7 à 9 : les candidats pourront voguer désormais entre l’ « éco-conduite », le secourisme, la mécanique ou les nouvelles technologies.
Le grand changement s’opère dans l’approche des questions. Alors qu’auparavant les sujets portaient principalement sur les panneaux et une connaissance de la signalisation précise, les nouvelles questions sont désormais plus psychologiques. En effet, elles demandent davantage de réflexion sur le bon comportement à adopter et font appel au bon sens du candidat qui devra bien sûr, apprendre les règles, mais principalement les comprendre.
Voici un exemple de nouvelle question du code de la route : Quelles sont les raisons de l’attachement des conducteurs à la voiture ?
A. Liberté de déplacement
B. Faible coût d’utilisation de la voiture
C. Intimité
D. Autonomie
Le nombre de questions (40) et le nombre maximal de fautes autorisées (5) restent, eux, inchangés.
Un échec fulgurant
Les résultats sont donc catastrophiques pour les premiers candidats depuis la nouvelle réforme. Le taux de réussite au code de la route chute de 50%.
Pascale Maset, secrétaire générale du syndicat Snica-FO, affirme que le manque de temps de préparation a desservi les auto-écoles. En effet, les professeurs n’ont appris l’existence de nouvelles questions que fin février. Ceux-ci n’ont donc pas pu les enseigner aux candidats ni mettre à jour les logiciels ou les livrets.
Les mesures mises en place face à cet échec
Cette réforme a pour but de diminuer les délais de passage des candidats et donc la somme déboursée pour le passage du code de la route.
La Délégation à la Sécurité et à la Circulation Routières (DSCR) a mis en place plusieurs mesures afin de rectifier cet échec fulgurant.
- À partir d’aujourd’hui, mardi 10 mai, les questions ayant un plus faible taux de réussite aux derniers examens seront supprimées provisoirement puis réintroduites progressivement, reformulées, dans la liste officielle des questions. Selon Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la sécurité routière, il s’agit de donner un peu plus de temps aux candidats pour se préparer à l’examen.
- La DSCR postera également sur son site de nouvelles séries de questions types pour aider les candidats à mieux se préparer. Vous pouvez également vous rendre sur le site Codeclic qui vous livre quelques tests gratuits.
- Courant mai, de nombreuses places d’examens seront disponibles pour que les candidats ayant échoué à cette nouvelle version du code puisse le repasser dans les plus brefs délais, gratuitement.
Ces quelques mesures devraient donc éteindre peu à peu la polémique autour de cette nouvelle réforme.
Attention : À partir du 1er juin prochain les candidats devront débourser 30 euros pour passer le code. Cependant, ils ne payeront plus de frais d’accompagnement à l’auto-école.
Sources : securite-routiere.gouv.fr ; lemonde.fr ; lefigaro.fr ; autoplus.fr