Après la mort d’un cinquième porteur, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé, jeudi 1er décembre 2016, la suspension de l’essai clinique du cœur artificiel Carmat. La commercialisation de cet organe mécanique n’est donc pas pour demain. Le point sur cette nouvelle péripétie du « cœur de cyborg » développé par une société française.
Un cinquième décès
Un nouveau patient, greffé cet été d’un cœur artificiel Carmat, n’a pas survécu. Selon des informations de l’AFP, il serait décédé environ un mois et demi après avoir été transplanté. Cette annonce représente un nouveau coup dur pour le cœur artificiel même si, comme le précise le groupe de biotechnologie, l’implication de la prothèse dans le décès du patient n’a pas été démontrée.
L’essai clinique suspendu par l’ANSM
Ce cinquième greffé faisait partie d’une étude appelée « pivot », dont il était le patient N°1. L’étude pivot est un préalable indispensable à toute autorisation de mise sur le marché, et doit porter sur un minimum de 20 patients, suivis pendant six mois.. Par conséquence, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a décidé de suspendre l’essai clinique. Il n’y aura donc pas de nouvelles greffes de Carmat pour le moment.
L’avenir de Carmat en question ?
La suspension de l’essai clinique tombe à un très mauvais moment pour le groupe français de biotechnologie. Au-delà de l’aspect médical, des enjeux financiers énormes pèsent sur Carmat et ses investisseurs. Parmi ces derniers, la Banque publique d’investissement française (BPIFrance) a investi près de 40 millions d’euros dans la société, déficitaire de 8 millions en 2015. Jeudi 1er décembre vers midi, le titre Carmat avait perdu plus de 12%, après un effondrement de 30% à l’ouverture de la séance.