Propositions indécentes, regards appuyés, gestes déplacés, sifflets, insultes, parfois violences physiques... Tous les jours, des femmes sont confrontées au harcèlement de rue. En France et partout dans le monde, de plus en plus d'entre elles dénoncent ces agressions quotidiennes. Alors, puisqu'il n'existe pas encore de loi anti harcèlement de rue, comment agir et réagir ?
En finir avec les idées reçues
Non, le harcèlement, ce n’est pas de l’humour, ce ne sont pas des compliments et encore moins de la drague ! Les premières manifestations du harcèlement comme les sifflets, les commentaires sur le physique ou la tenue vestimentaire sont encore trop souvent banalisées, tolérées, alors qu'elles sont inacceptables.
Dans un rapport commandé par le gouvernement et publié en avril 2015, le Haut Conseil à l'Égalité entre les Femmes et les Hommes (HCEfh) note que 100% des utilisatrices des transports en commun ont subi, au moins une fois dans le vie, du harcèlement sexiste ou une agression sexuelle.
Le Haut Conseil décrit le phénomène du harcèlement sexiste dans les transports en commun - et par extension dans l’espace public en général - comme "violent, massif et comportant des impacts négatifs", pour les victimes comme pour les témoins.
Et nombre de femmes victimes n'osent pas réagir : elles ont peur, craignent d'envenimer la situation ou ont un sentiment de honte. Alors, elles apprennent à baisser la tête, ne pas répondre, changer de trottoir ou même à s’habiller différemment, comme si elles étaient coupables !
Dire NON au harcèlement de rue
Réagir ou rester stoïque ? Quelle femme ne s'est pas posée la question face une main aux fesses, des injures, ou un commentaire déplacé d'un ou plusieurs inconnus dans les transports ou la rue. Les associations comme le collectif Stop au harcèlement de rue tout comme le gouvernement appellent victimes et témoins à ne pas tolérer ces comportements et à oser enfin dire non.
Voici quelques façons de réagir qui suffisent le plus souvent à déstabiliser un harceleur :
- exprimer fermement son refus, à haute et intelligible voix ;
- expliquer au harceleur en quoi son comportement est inacceptable ;
- se dégager sans ménagement de la situation de proximité physique ;
- ne pas hésiter à interpeller les autres passagers ou passants et leur demander de l'aide ;
- menacer le harceleur d'appeler la police ou un numéro d'urgence et mettre votre menace à exécution.
Et gardez bien en mémoire, que les injures ou une main aux fesses, considérées comme une agression sexuelle, sont punies par la loi !
Si vous êtes témoins de harcèlement, ne détournez pas le regard mais aidez la victime :
- apostrophez directement le harceleur ;
- criez pour détourner son attention ;
- faites semblant de connaître la victime pour ne pas la laisser seule ;
- prévenez une personne ou une autorité compétente (conducteur du bus ou métro, police…) ;
- tirez la sonnette d'alarme.
Et souvenez-vous, que ne rien faire, c'est finalement laisser faire et cautionner le harcèlement de rue.