Auto-partage, crowdfunding, couchsurfing... Les communaux collaboratifs préfigurent une révolution de nos systèmes de production et de consommation. Décryptage d’une nouvelle voie économique.
La primauté de l’usage
Les communaux collaboratifs, ce sont des réseaux d'usagers d’objets ou de producteurs de services qui s’organisent autour de l’intérêt de la communauté. Théorisée par l’économiste américain Jeremy Rifkin dans son livre : La Nouvelle Société du coût marginal zéro (2014), cette troisième voie (après le capitalisme et le socialisme) s’impose déjà comme nouveau système de production et de consommation. Faisant fi de la propriété privée, c’est une nouvelle économie qui se développe autour de l’idée que la valeur d’usage d’un objet prime sur sa propriété. Dans les faits et au sein des réseaux, on partage et on échange des services, des produits et des connaissances.
Une génération numérique
Selon Jeremy Rifkin, cette évolution a été rendue possible par la révolution numérique. Dans un premier temps par la dématérialisation des produits et la réduction des coûts de production. Par exemple aujourd’hui, des centaines de personnes peuvent produire et échanger de la musique sur Internet à des coûts marginaux (comprenez "coûts de production une fois les coûts fixes absorbés") proches de zéro. Dans l’industrie du savoir, plusieurs millions de personnes produisent et consomment de la connaissance produite à un coût marginal proche de zéro chaque jour sur Wikipédia. Avant même d’être un support de contenus, Internet favorise la création de ces réseaux de partage, notamment via les réseaux sociaux.
Une économie circulaire et durable
Dans un entretien accordé à Télérama, Rifkin estime que "la société du coût marginal zéro est la meilleure arme pour avancer dans le sens d’une société durable". En effet, si l’on considère l’exemple des réseaux d’auto-partage : ils permettent d’optimiser les utilisations des véhicules roulants et de limiter la production de gaz carbonique. Dans la même veine, le partage d’un objet au sein d’une économie circulaire – c’est-à-dire d’usager à usager sans passer par la case production industrielle – réduit considérablement son impact environnemental.
Sources : FranceCulture.fr, Humanité.fr, Télérama.fr