Depuis deux semaines, Mayotte est au point mort avec des barrages routiers et une grève générale paralysant l’activité économique. La situation s’envenime dans la capitale, Mamoudzou, où des affrontements entre jeunes ont été enregistrés lundi dernier.
La situation se dégrade de plus en plus à Mayotte, notamment à Mamoudzou, la capitale, où des émeutes secouent la ville depuis lundi. Ces manifestations traduisent le ras-le-bol des 220 000 Mahorais causé par les inégalités existant entre Mayotte et l’Hexagone.
La situation
Située à 8 000 km de Paris, au cœur de l’océan Indien, Mayotte est paralysée depuis fin mars par une grève générale. Ces manifestations ont été initiées par les principaux syndicats, dont la CG, l’UD FO, la FSU… Elles constituent la suite du mouvement lancé en novembre, interrompu à cause de l’état d’urgence décrété après les attentats de Paris.
Les activités économiques tournent au ralenti à cause des barrages routiers érigés par les manifestants. Les supermarchés sont vides et la tenue des examens scolaires est perturbée. Lundi soir, des jeunes issus des villages de Doujani et de Cavani se sont affrontés dans les rues de la capitale. Les violences ont repris de plus belle le mardi et le mercredi, nécessitant l’intervention de renforts venus de métropole.
George Pau-Langevin tient à différencier les mouvements sociaux des actes de violence perpétrés par des jeunes à la dérive.
L’égalité réelle au cœur des revendications
Les grévistes revendiquent ”l’égalité réelle” entre l’Hexagone et Mayotte. Ayant obtenu le statut de 101e département français en 2011, l’île ne jouit pas des mêmes droits que la Métropole. Des lacunes sont notamment constatées dans le Code du travail. Ainsi, les Mahorais travaillent 39 heures par semaine au lieu de 35.
D’un autre côté, le mode de calcul des prestations sociales est différent de celui appliqué en métropole. Si le RSA s’élève à 524,68 euros en France métropolitaine, les Mahorais ne touchent que 268,08 euros, soit deux fois moins que les premiers.
L’inégalité se traduit également par le manque d’infrastructures et l’insécurité qui prévaut dans l’île. Les grévistes réclament de ce fait la construction de nouvelles écoles. Pour information, c’est eux qui ont été les premiers à dénoncer les violences se produisant dans la capitale depuis le début de la semaine.
Le rapport Lurel met en exergue les écarts entre Mayotte et les autres départements d’outre-mer, dont La Réunion. À remarquer que le chômage touche 61 % des 15 à 24 ans et 19 % de la population mahoraise.