La France, championne d'Europe de la consommation de médicaments par habitant, a vu sa note baisser pour la première fois depuis 10 ans. En cause : une meilleure gestion, des prescriptions moins systématiques et surtout, les effets de scandales touchant à la sécurité des produits de l'industrie pharmaceutique comme le médiator et les pilules contraceptives de 3e et 4e générations.
Cela devrait être une bonne nouvelle, mais les spécialistes semblent en être plus inquiets que réjouis. La consommation française, régulièrement appelée surconsommation par les spécialistes et les autorités, est en baisse, de 1,5 % pour les médicaments sur ordonnance et de 0,4 % pour ceux en vente libre - ce qui représente pas moins de 40 millions de boites. C'est le laboratoire de recherche Celtipharm qui a donné l'alerte au Parisien, dans son édition du lundi 11 février.
Les causes peuvent être multiples et inquiètent les acteurs de la santé
Le président du laboratoire qui a donné l'alerte, Jean-François Derré, estime que ce pourrait être une bonne nouvelle "si c'était rationalisé", mais il craint que la principale cause de cette baisse, en dehors de l'amélioration du contrôle des prescriptions par l'assurance maladie, soit "la perte de confiance [des consommateurs dans les] médicaments". Les autres raisons invoquées sont liées pour un tiers à la diminution des prescriptions, et pour les deux tiers restants à la baisse du coût moyen, liée aux baisses de prix et au développement du marché des génériques.
On estime qu'un français achetait en moyenne 48 boites de médicaments en 2010, et qu'il en consommait un sur deux seulement. La surconsommation, elle, était estimée à 40 % du total des médicaments achetés, selon la direction de la recherche et des statistiques. Le nombre de médicaments remboursés a baissé de 1,3 % en 2012, d'après les chiffres de l'assurance maladie.