Incarnation de la libération féminine des 60’s, la pilule est au centre de nombreuses polémiques depuis la troisième et la quatrième génération de ce contraceptif. Ce phénomène découle notamment d’une méfiance grandissante envers les hormones et leurs effets secondaires ainsi qu'envers l’industrie pharmaceutique en général. Désormais, de nombreuses femmes ont décidé d’arrêter cette forme de contraception. Décryptage.
En France, environ 4,5 millions de femmes utilisent la pilule chaque jour. Il s’agit encore aujourd’hui du moyen de contraception le plus répandu au niveau national. Cependant, cette méthode commence à inquiéter le grand public. La pilule est entre autres accusée d’entraîner des effets secondaires indésirables et de provoquer des troubles vasculaires.
Les pilules de 3e et 4e génération pointées du doigt
1,5 million de Françaises ont décidé d’arrêter la pilule en six ans selon une étude diffusée par l’agence nationale de santé publique (ANSP) en septembre 2017. Ces résultats ont été publiés à l’occasion de la journée mondiale de la contraception. Concrètement, les femmes n’ont pas réellement arrêté de se protéger. Elles ont juste arrêté d’utiliser la pilule. En effet, 90% des femmes interrogées et en âge d’avoir des enfants affirment utiliser un moyen de contraception. Il s’agit ainsi d’une véritable méfiance envers cette méthode en particulier.
Dans le cadre de cette étude, l’ANSP s’est basée sur des enquêtes sur la contraception démarrées en 2010. Pour leur part, les professionnels de santé ont constaté un changement radical à partir de 2012. En effet, depuis cette année, de nombreuses patientes sont venues consulter en raison de leurs inquiétudes concernant la 3e et la 4e génération de la pilule contraceptive. À l’époque, ces pilules ont été accusées de provoquer des troubles vasculaires. Cette polémique a ainsi interpellé l’opinion publique sur les effets hormonaux de ce moyen de contraception.
Les risques liés à ce phénomène
Nourries par les polémiques de 2012, les inquiétudes suscitées par la pilule risquent d’entrainer une forme de diabolisation de cette méthode contraceptive. De plus, les jeunes femmes actuelles se méfient de plus en plus de l’industrie pharmaceutique et ont une phobie des hormones en général.
Cette tendance peut par ailleurs générer une défiance envers toute forme de contraception conventionnelle. Ainsi, les femmes, surtout les plus jeunes, seront tentées de se tourner vers des solutions non médicales. Pourtant, ces méthodes alternatives comportent une part de risque non négligeable pour la santé publique.