D’ici 2020, la ville d’Albi, dans le Tarn, compte bien nourrir ses plus de 50 000 habitants avec des produits bio cultivés dans un rayon de 60 km. Pour y arriver, elle met à la disposition de jeunes agriculteurs près de 73 hectares de terrains situés non loin du centre-ville.
Au début de l’année, l’équipe municipale d’Albi s’est fixé pour objectif l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2020. L’idée semble conquérir ses habitants, prêts à relever le défi.
Un double objectif
D’après Jean-Michel Bouat, adjoint au maire, le premier objectif de cette initiative est de favoriser les circuits courts afin de réduire le bilan carbone. Une coopération entre les agriculteurs et les distributeurs est de ce fait indispensable. En revanche, il n’est nullement question d’interdire l’entrée de produits venus d’ailleurs, comme le précise l’élu. Ce projet vise également à parer à une éventuelle crise alimentaire. D’après l’adjoint au maire, si un tel scénario se produit, la ville ne dispose actuellement que de 5 jours de nourriture.
Des néomaraîchers
Pour atteindre son objectif, la mairie préempte 73 hectares de terrains situés à Canavières, à 15 min à vélo du centre-ville. 8 hectares ont actuellement été rachetés et 7 emplois ont déjà été créés. En effet, les terrains rachetés sont loués à des agriculteurs par parcelle de 1 hectare pour 70 euros par an. Les néomaraîchers doivent cependant cultiver leur parcelle avec des produits bio exclusivement. André Morlat, un des agriculteurs choisis pour ce projet, produit aujourd’hui une soixantaine de légumes différents, du jus de pomme et de l’huile de noix. D’après lui, la demande ne cesse de croître même si ses produits coûtent plus chers que ceux vendus en supermarché.
Les Incroyables Comestibles en renfort
Les Incroyables Comestibles sont actifs à Albi. Ce mouvement militant pour la plantation de fruits et légumes gratuits dans les espaces publics compte de nombreux bénévoles dans la ville. Des jardins partagés ont ainsi été aménagés à certains coins de rue avec l’accord de la mairie. Cependant, les habitants n’abusent pas de la cueillette même en sachant qu’ils peuvent le faire librement. En effet, certains ont l’impression de voler. Pam Warhust, initiatrice de ce mouvement, est arrivée dans le Tarn en janvier pour constater de visu l’évolution de cette nouvelle tendance.
Sources : lefigaro.fr, francetvinfo.fr, atlantico.fr