Apparu en 2016, le selfie déchet compte de plus en plus d’adeptes à travers le monde. Cette pratique vise à sensibiliser le public au respect de l’environnement, mais aussi à inviter les autorités à prendre leurs responsabilités.
De San Francisco à Marseille, en passant par les grandes villes africaines comme Conakry, Brazzaville ou Nouakchott, le selfie déchet fait aujourd’hui des émules. Zoom sur cette pratique au service de l’environnement.
Une belle histoire
En 2016, Nicolas Lemonnier, un ostéopathe nantais amateur de running, a eu l’idée de prendre un selfie avec un paquet de cigarettes retrouvé sur son parcours. À sa grande surprise, ce cliché publié sur Facebook a eu un effet inattendu en suscitant des dizaines de réactions. Il a donc décidé de créer un groupe Facebook dénommé Run Eco Team qui est devenu une association. Touché par son initiative, Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, l’a invité dans ses bureaux à San Francisco et lui a proposé son soutien dans sa démarche écocitoyenne. Un film sur Run Eco Team réalisé par le géant américain a fait passer le nombre d’adhésions de 1 500 à plus de 14 000 en à peine 48h. À l’heure actuelle, l’association compte plus de 50 000 membres à travers une centaine de pays et déclare ramasser plus de 20 tonnes de déchets par semaine.
Un effet tache d’huile
Le combat mené par l’association Run Eco Team fait des émules un peu partout dans le monde. En Suède, les joggeurs se mettent au plogging en ramassant les déchets sur leur parcours. À Marseille, le Britannique Eddie Platt a mis en place l’opération #1déchetparjour/#1pieceofrubbish qui consiste à ramasser et à se prendre en selfie avec un déchet au quotidien avant de le jeter à la poubelle. Le pratiquant doit ensuite nominer 5 amis pour relever le défi Facebook. En Afrique, le selfie déchet prend une allure de combat acharné pour l’environnement. L’activiste Fatoumata Chérif a pris l’initiative de mener l’opération #selfiedéchets en constatant la mauvaise gestion des ordures à Conakry, la capitale guinéenne. Selon elle, les photos prises dans la ville permettent non seulement de mobiliser le pouvoir public, mais aussi de sensibiliser les citoyens sur la nécessité de mieux gérer ses déchets. Fatoumata Chérif a notamment publié des photos d’elle avec des montagnes d’ordures ménagères mélangées à des déchets médicaux en toile de fond. D’après l’activiste environnementale, il est important de se prendre en selfie sur les lieux afin d’attester l’authenticité des images et la réalité des faits.